Free State of Jones, de Gary Ross

Qu’il est bon de se faire sa petite séance de cinéma hebdomadaire ! Cette semaine, mes pas et mes envies m’ont guidé tout naturellement vers le film Free State of Jones qui, selon ce dont je m’en rappelais, traitait de la Guerre de Sécession, pan de l’Histoire américaine que je connais assez mal mais qui m’intéresse beaucoup.

L’histoire
En pleine guerre de Sécession, Newton Knight, courageux fermier du Mississippi, prend la tête d’un groupe de modestes paysans blancs et d’esclaves en fuite pour se battre contre les États confédérés. Formant un régiment de rebelles indomptables, Knight et ses hommes ont l’avantage stratégique de connaître le terrain, même si leurs ennemis sont bien plus nombreux et beaucoup mieux armés… Résolument engagé contre l’injustice et l’exploitation humaine, l’intrépide fermier fonde le premier État d’hommes libres où Noirs et Blancs sont à égalité.

Mon avis
Depuis quelques années, Mathew McConaughey fait des choix de carrière très très intéressants. Il le confirme en tenant le rôle de Newton Knight dans ce film très intéressant, qui traite d’une petite histoire dans la Grande Histoire : la création d’une union entre paysans, esclaves en fuite et déserteurs confédérés en pleine Guerre de Sécession, victimes d’une guerre qui n’est pas la leur, et souhaitant faire changer les choses et faire entendre leur voix. Il crève l’écran dans ce rôle, semble habité par le personnage (d’autant plus qu’il ressemble assez curieusement au vrai Newton Knight, car oui c’est inspiré de faits réels). Encore une fois il signe une belle performance, et m’impressionne un peu plus dans chacun de ses nouveaux films.

L’histoire en elle-même est très intéressante, même si j’aurais aimé que certains aspects soient davantage développés. Car énormément de choses sont traitées dans ce film, que ce soit le motif de la Guerre de Sécession (enrôlement de force de jeunes adolescents, Guerre menée en faveur des riches fabricants de coton mais menée par des paysans…) ou plus généralement les problèmes racistes dans les états du Sud des Etats-Unis (contournement des lois anti-esclavagistes, Ku Klux Klan, etc.). Selon moi, ce second aspect raciste aurait mérité un plus large traitement.

La chronologie du film est intéressante, car nous suivons l’histoire de Knewton dans les années 1860, et celle d’un de ses descendants dans les années 1950 environ, accusé d’avoir épousé une femme blanche alors qu’il possède 1/8ème de sang noir (Newton Knight ayant eu plusieurs enfants avec une femme noire) et rentre donc dans le quota de personnes de couleur pour l’état du Mississippi… De la même manière, l’histoire du descendant n’est pas suffisamment traitée selon moi, même si le parallèle entre les deux époques et les deux combats est génial.

La réalisation du film est bien soignée, certains plans sont absolument splendides, notamment les scènes dans le marais où la lumière est exceptionnelle. Je pense notamment à une scène où Newton attend de l’aide dans le marais, et ressent l’environnement qui l’entoure : on y suit des gros plans sur le marais, et tous les sons (chants d’oiseau, craquements, bruits d’insecte) sont extrapolés. J’en ai fermé les yeux quelques secondes tellement on s’y croyait !

J’ai passé un bon moment devant ce film, en découvrant cette histoire dont je n’avais jamais entendu parler (malgré les cours de civilisation américaine suivis à la fac). Par contre, réviser un peu l’histoire de la Guerre de Sécession avant d’y aller, sinon vous risquez d’être un peu perdus…

15/20