Les cahiers d’Esther : Histoires de mes 10 ans, de Riad Sattouf

A la base, le résumé de cette bande dessinée ne m’inspirait vraiment pas. J’aime beaucoup couvertures-esther-pantone-rvbRiad Sattouf, dont j’ai beaucoup apprécié le premier tome de L’Arabe du Futur (cliquez ici pour lire ma chronique) et dont j’aime la patte cinématographique; mais là, je dois avouer que les pans de vie d’une petite fille de 10 ans, ça ne me branchait pas trop… C’était sans compter sur la sélection du Prix Littéraire des Chroniqueurs Web, qui m’a fait emprunter cette BD à la médiathèque !

L’histoire
Ecrits d’après les histoires vraies d’Esther A.*, Les Cahiers d’Esther nous plongent dans le quotidien d’une fille de 10 ans qui nous parle de son école, ses amis, sa famille, ses idoles.
Que sont Tal, Kendji Girac ou bien les têtes brûlées ? Quels sont les critères de beauté que doivent avoir les garçons et les filles pour être populaires ? Comment fait-on quand on a des copines plus riches que soi ? Qu’est-ce que le petit pont massacreur ? Comment les attentats du 7 janvier ont-ils été vécus dans la classe d’Esther ? Comment faire quand on a peur d’avoir des gros seins ?
En cinquante-deux pages qui sont autant de saynètes sur un thème à chaque fois différent, Esther nous raconte sa vie et son époque. Ce qu’elle ne dit pas à ses parents, elle le raconte dans ce journal intime, tour à tour drôle et émouvant, tendre et cruel : un portrait de la jeunesse d’aujourd’hui et un miroir de notre société.

Mon avis
Comme souvent, je suis victime de mes préjugés. J’ai sous-estimé le talent de Riad Sattouf qui, à travers 52 saynètes sur la vie de la jeune Esther, nous dépeint avec effroi et émotion la vie d’une petite fille d’aujourd’hui.

La première chose que j’ai pensé en refermant la BD, c’est « Haaaannn je suis vieille !« . Même si certaines scènes de la BD m’ont rappelé ma propre enfance (les jeux dans la cour de récréation, la vision des parents et des frères et sœurs, etc.), j’ai quand même senti un sacré fossé générationnel ! Ça m’a fait rire, mais ça m’a surtout fait peur ! Voir Maître Gims en idole absolue, les coupes de footballeur en fashion tendance de la mort, et l’iPhone 6 en accomplissement de la vie, ce n’est pas facile à lire !

Mais malgré ça, j’ai passé un très bon moment de lecture ! Riad Sattouf a le don de mettre en exergue, en quelques dessins qui paraissent inoffensifs, une problématique de société affolante, à décrire en quelques mots les désirs d’une génération nouvelle. C’est à la fois flippant et émouvant, c’est très étrange. Même si certaines situations se répètent (cela étant dû au rythme de publication hebdomadaire dans L’Obs), ça reste très plaisant à lire, et nous suivons l’évolution de la vie d’Esther avec plaisir (et un peu d’angoisse quand même).

Beaucoup de thèmes sont abordés dans cette BD : le rapport à l’argent, l’identité, les premiers amours, les rapports garçons/filles, l’école, l’intégration, la famille… Une multitude de sujets qui forgent les personnalités de nos bambins ! C’est là qu’on se rappelle ce qu’on pensait quand on était petit, et qu’on ressent une petite bouffée nostalgique.

Si un second tome des cahiers d’Esther sort, je n’hésiterai pas une seconde à le lire ! Surtout qu’à 11 ans, on arrive au collège, et là…

15/20

BD lue dans le cadre du Prix Littéraire des Chroniqueurs Web

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7 réflexions sur “Les cahiers d’Esther : Histoires de mes 10 ans, de Riad Sattouf

  1. J’ai appuyé sur « entrée » sans faire exprès sur l’autre com. >< Donc je disais : c'est la seule BD du prix des chroniqueurs web que je n'ai pas, mais j'ai déjà vu des extraits de ces cahiers dans des journaux et c'est pas mal du tout. J'aimerais bien le lire en relié.

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