L’auteure Emilie Frèche tient une place à part dans mon petit cœur de lectrice. C’est la première auteure que j’ai rencontré, lors d’une séance de dédicaces intimiste organisée par la librairie à côté de mon travail, et avec qui j’ai pu discuter. Donc quand j’ai vu que son nouveau roman traitait de l’embrigadement, sous un traitement jeunesse, j’ai foncé, et je l’ai acheté… avant de le recevoir en partenariat avec NetGalley ! Et je ne l’ai pas laissé traîner longtemps dans ma pile à lire…!
L’histoire
Désemparée par le départ de sa fille de 17 ans en Syrie, embrigadée par Daesh et dont elle est sans nouvelles, Laurence commence un journal. Elle y transcrit son incompréhension et sa tristesse. La mère interpelle sa fille et lui raconte son combat contre le radicalisme. Son journal fait écho à celui qu’a tenu Eléa un an auparavant, dans lequel se dévoile son endoctrinement progressif.
Mon avis
J’ai dévoré ce court roman en une petite journée, et je l’ai adoré. Enfin, si tant est qu’on puisse adorer les romans traitant de la thématique de l’embrigadement…! C’est un roman dur, addictif, qui donne à réfléchir, et est loin d’être manichéen.
La grande force de ce roman est l’alternance des points de vue, entre Eléa, sa mère et son père. Chaque récit se déroule à un an d’intervalle environ, ce qui donne un certain recul sur les situations vécues. Assister à l’embrigadement de la jeune Eléa, qui a pourtant l’air d’une jeune fille épanouie, intégrée, aimée, est réellement déstabilisant. Les théories du complot qui sont avancées par les terroristes peuvent faire sourire, mais quand elles fonctionnent sur quelqu’un, que faire pour l’en dissuader ?
Et surtout, il donne la parole aux familles des jeunes embrigadés, et aux conséquences que leur départ a eu sur leur vie. Il est en effet facile de penser que les jeunes djihadistes viennent de familles désunies, ou socialement à part; alors que non, ce roman nous montre que l’embrigadement peut toucher n’importe qui. Tout se joue à un moment précis, en fonction d’une situation précise, et tout le monde peut être touché.
Cette plongée dans le processus de manipulation d’Eléa m’a totalement déboussolée. Je ne pouvais m’empêcher de penser à mes petits cousins et filleul(e)s qui, du fait des réseaux sociaux et de toutes les vidéos qui tournent partout sans qu’on sache d’où elles viennent, peuvent rapidement tomber dans le piège de l’embrigadement s’ils ne font pas l’objet d’une surveillance accrue.
La plume d’Emilie Frèche, comme ça avait été le cas avec Un homme dangereux (cliquez ici pour lire ma chronique), est très efficace. Elle ne se perd pas dans des descriptions futiles, elle va droit aux faits, ce qui rend le récit très épuré et d’autant plus efficace.
Un roman très réussi, qui devrait lu par tout le monde !
19/20
Roman lu en partenariat avec NetGalley
Un livre qui a l’air très percutant ! Merci pour ta chronique 🙂
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Je vais pas hésiter à me l’acheter celui-ci. Comme tu dis, c’est le genre de livre qui devrait être lu par tous. Merci pour ton avis!
Victoire
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je ne connais pas du tout cet auteur ! mais ce livre a l’air super intéressant 🙂
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Un sujet plus qu’essentiel qu’il est encore trop rare de voir. Sur le même sujet il y a la bande dessinée « L’appel » qui est aussi très forte.
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Oh la la ce roman, ce bijou ❤ Je l'ai lu aussi très rapidement et j'ai pris une énorme claque, j'ai adoré. Il est beau, il est fort et il est intense. Je suis contente qu'il t'ai plu. Pour moi, c'est un roman essentiel, à lire absolument !
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