Rock’n Roll, de Guillaume Canet

Rock’n Roll était l’un des films que j’attendais le plus en ce début d’année. Car il m’avait l’air assez original dans son propos, et en plus parce qu’il est réalisé par Guillaume Canet, dont j’apprécie énormément les films ! Par ailleurs, la promotion du film, des Recettes pompettes au Rock’n roll challenge, a totalement fonctionné sur moi et m’a réellement intrigué. Et malgré les quelques avis très mitigés que j’ai pu lire sur la deuxième moitié du film, et bien c’est avec plaisir que je suis allée en salle !

L’histoire
Guillaume Canet, 43 ans, est épanoui dans sa vie, il a tout pour être heureux.. Sur un tournage, une jolie comédienne de 20 ans va le stopper net dans son élan, en lui apprenant qu’il n’est pas très « Rock », qu’il ne l’a d’ailleurs jamais vraiment été, et pour l’achever, qu’il a beaucoup chuté dans la «liste» des acteurs qu’on aimerait bien se taper… Sa vie de famille avec Marion, son fils, sa maison de campagne, ses chevaux, lui donnent une image ringarde et plus vraiment sexy… Guillaume a compris qu’il y a urgence à tout changer. Et il va aller loin, très loin, sous le regard médusé et impuissant de son entourage.

Mon avis
Rock’n Roll m’a fait passé un très bon moment de cinéma, et surtout un moment surprenant ! C’est un film audacieux et bourré d’autodérision, très rafraichissant, et rien que pour ça il vaut le coup !

Par contre, ce n’est pas un film qui peut plaire à tout le monde. Au-delà de l’aspect comédie, ça reste un film introspectif (crise identitaire), donc soit on s’identifie et on adhère, soit c’est tout le contraire et on déteste. L’originalité ici, c’est que c’est une comédie introspective, et une comédie qui va très très loin dans le loufoque et le comique de situation. Ça change totalement de ce que Guillaume Canet nous a proposé jusqu’ici, et ça fait du bien de découvrir une nouvelle facette de l’artiste !

Le film se décompose très clairement en deux parties : une première partie où le parallèle avec la vie réelle de Guillaume Canet est évidente (on y voit sa compagne, ses parents, ses amis qui jouent tous leur propre rôle), et la deuxième partie du film part totalement dans le fantasme. Un fantasme totalement assumé qui va jusqu’au bout des choses, et ça ça fait plaisir ! Alors oui, ça peut paraitre très étrange quand ça démarre, mais moi ça m’a bien fait rire ! S’il n’était pas allé aussi loin dans le délire, ça m’aurait un peu déçu. Mais c’est tellement loin de ce qu’on croit connaitre de Guillaume Canet que ça déstabilise forcément. J’ai par contre trouvé cette partie un peu longue, le rythme retombe et ça tournait un peu en rond à un moment donné…

Le casting est incroyable ! Je ne vois pas d’autre mot. En plus de Guillaume Canet et Marion Cotillard, on retrouve Gilles Lelouche, Yodelice, Camille Rowe (parfaite en pétasse de 20 ans), et Johnny Hallyday dans une scène délirante, très drôle. Et tout ce casting est plein d’auto-dérision : entre Marion Cotillard et ses rôles à Oscar et Johnny et sa rock attitude, on se retrouve face à l’image que l’on se fait de ces personnalités, et à l’absurdité qu’elle véhicule.

Rock’n Roll n’est pas un film qui peut plaire à tout le monde, ça c’est sûr. Mais il a le mérite de traiter des questions d’actualité comme la différence entre l’image et l’identité, et la quête éternelle de la jeunesse. Un film audacieux et plein d’auto-dérision qui m’a bien plu !
Par contre, je n’ai plus qu’une envie : que la version DVD contienne un pilote de la dernière scène du film… ceux qui ont vu comprendront !