L’étranger, d’Albert Camus

Cette année, j’ai décidé de participer au Reading Classics Challenge (cliquez ici pour lire mon billet), afin de parfaire ma culture de littérature classique, qui est assez pauvre. Pour le mois de février, la consigne était de lire un roman d’Albert Camus ou de Marguerite Yourcenar. En fouillant ma pile à lire, j’ai trouvé L’étranger, un classique que je n’avais jamais eu l’occasion de découvrir, tout comme l’auteur dont la plume pourtant si célèbre m’était inconnue.

L’histoire

« Quand la sonnerie a encore retenti, que la porte du box s’est ouverte, c’est le silence de la salle qui est monté vers moi, le silence, et cette singulière sensation que j’ai eue lorsque j’ai constaté que le jeune journaliste avait détourné les yeux. Je n’ai pas regardé du côté de Marie. Je n’en ai pas eu le temps parce que le président m’a dit dans une forme bizarre que j’aurais la tête tranchée sur une place publique au nom du peuple français… »

Mon avis

L’étranger est un roman vraiment très intéressant de par son propos et sa forme. Même si ce livre n’a pas été un coup de coeur, je ne peux nier l’avoir trouvé original, assez prenant, et dérangeant tant par son côté dramatique qu’absurde.

J’ai été assez décontenancée par le début du roman, car je ne savais pas où l’auteur voulais m’emmener. J’ai eu beaucoup de mal avec la première partie du livre, très lancinante, jusqu’à un événement tragique qui va rendre la seconde partie bien plus passionnante car plus accélérée. Albert Camus nous propose un drame absurde, genre assez audacieux, qui m’a convaincu.

J’ai été charmée par la plume d’Albert Camus. Il réussit à instaurer une atmosphère très pesante, voire asphyxiante, tout au long du récit, de façon remarquable. Le personnage se retrouve acculé tant par la chaleur, que par son travail, ses obligations sociales, ou son emprisonnement. Un moyen pour Camus de nous montrer à quel point la vie peut être pesante, et représenter un véritable carcan.

Le personnage principal de ce roman est loin d’être attachant, il est même assez antipathique… mais très humain à la fois. Il est très détaché de tout ce qui l’entoure, il est au final peu acteur de sa propre vie et de laisse bercer par celle-ci. C’est un personnage très individualiste, qui sera ainsi victime de son manque d’empathie et de sa propre humanité dans ce qu’elle a de plus paradoxal.

L’auteur propose une réflexion sur la justice assez intéressante. C’est en cela que la seconde partie du roman est admirable. Le personnage se retrouve sur sa personnalité, sur les défauts qui font de lui un homme imparfait, certes, mais un homme tout de même. Ses défauts font-ils de lui un homme mauvais ? Est-ce le rôle de la justice de le juger de cette manière ? Cela m’a ramené à mon propre jugement de lecteur d’ailleurs, et fait un parallèle intéressant. En plus de cette réflexion sur la justice, Camus nous propose une réflexion sur le terme même d’Etranger, dont le roman porte le nom. Qui est l’étranger dans cette histoire ? La victime, le personnage principal, le juge, le lecteur ?

Il y aurait des centaines de choses à dire sur ce roman, mais je vous conseille pour cela de lire une fiche de lecture plutôt que cette humble chronique. Mais si je peux vous donner un conseil : lisez ce livre. Il est déroutant, mais vraiment intéressant, et n’est pas devenu un classique par hasard !

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10 réflexions sur “L’étranger, d’Albert Camus

  1. C’est vrai qu’on est un peu décontenancé au début de ce roman, mais comme toi, la plume de Camus m’a beaucoup plu et m’a transporté dans ce récit. J’ai lu aussi La Chute de l’auteur que j’ai beaucoup apprécié. Il faudrait que je me procure une autre de ses œuvres.

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