J’avais repéré Une fille facile avant sa traduction en français sur la chaine Les Carnets d’Opalyne, et l’avait acheté en VO quelques jours plus tard. Il m’a fallu des mois d’attente et la sélection du roman pour la lecture du mois de septembre du Club de lectures féministes de Carnet Parisien pour que je me décide enfin à le sortir de ma PAL !
L’histoire
Emma a dix-huit ans, c’est la plus jolie fille du lycée. En plus d’être belle, elle est pleine d’espoir en l’avenir. Cette nuit-là, il y a une fête, et tous les regards sont braqués sur elle. Le lendemain matin, ses parents la retrouvent inanimée devant la maison. Elle ne se souvient de rien. Tous les autres sont au courant. Les photographies prises au cours de la soirée circulent sur les réseaux sociaux, dévoilant en détail ce qu’Emma a subi. Les réactions haineuses ne se font pas attendre ; les gens refusent parfois de voir ce qu’ils ont sous les yeux. La vie d’Emma est brisée ? Certains diront qu’elle l’a bien cherché.
Mon avis
Je suis ravie que ce roman ait été traduit en français aux éditions Stéphane Marsan, car il est vraiment à mettre entre toutes les mains. C’est ce genre de livre qui pose les bases sur une multitude de thématiques encore tabous aujourd’hui, et vous laisse avec un sentiment d’avoir été frappé en pleine face quand vous le refermez.
Une fille facile n’est clairement pas une lecture facile. Car c’est un roman qui traite de thématiques malheureusement trop peu dénoncées encore aujourd’hui : culture du viol, slut shaming, pressions religieuses et sociales autour de la Femme et de sa sexualité. A travers l’histoire d’Emma, c’est la dénonciation de tout ce que peuvent subir les Femmes violées que Louise O’Neill dénonce, en faisant de son oeuvre un roman incontournable.
Pourtant ma lecture avait plutôt mal commencé, ne m’attachant pas du tout au personnage principal du livre : Emma. Le stéréotype de la star du lycée qui mise tout sur son physique, très matérialiste, et manipulatrice. Un véritable parti pris de Louise O’Neill de mettre en scène ce genre d’héroïne, mais dont la personnalité va pourtant servir son propos dénonciateur de slut-shaming notamment. Car, au fil des chapitres, même si Emma ne nous est pas sympathique, comment rester insensible face à ce qu’elle subit ? Comment ne pas être révoltée face aux réactions de son entourage, démunie et attristée par ce qu’elle vit ?
J’ai adoré la plume de Louise O’Neill, très accessible pour une lecture en VO, qui n’hésite pas à mettre son lecteur mal à l’aise en décrivant des scènes et des images insoutenables par des phrases brutales et criantes d’horreur, mises en contradiction avec les sentiments flous de l’héroïne par rapport à ce qu’elle vit. Certaines scènes sont trash, vous brisent le coeur et vous tordent les boyaux, mais sont malheureusement réalistes.
Si ce n’est déjà fait, je vous invite plus que fortement à vous pencher sur cette lecture, qui ne pourra pas vous laisser insensible.
Et si je n’ai pas réussi à vous convaincre, je laisse Opalyne s’en charge dans une vidéo spéciale :
Moi, j’ai aimé Emma. Oui, c’est vrai, c’est la « garde » du lycée, mais tu as vu comment tout le monde la traite ? à commencer par ses parents ? On la réduit toujours à son physique, quoiqu’elle fasse. Elle est un pur produit de la société. J’ai beaucoup aimé cette lecture moi aussi 🙂
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Belle chronique. Tu me donnes encore plus envie de découvrir ce titre maintenant. Hop dans la wishlist !
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Yay! Très bon choix! ❤️
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Je suis totalement d’accord! Ce livre est prêter, recommander, offrir etc!
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ce livre a l’air vraiment très prenant ! c’est un sujet difficile et qui s’inscrit bien dans l’actualité du moment …
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J’ai aussi découvert ce livre sur la chaîne des carnets d’Opalyne et l’ai ajouté à ma liste de livres à lire…. Ton article vient renforcer mon intérêt, et j’espère avoir l’occasion de le lire prochainement 🙂
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