L’oiseau captif, de Jasmin Darznik

 

Il y a quelques mois, grâce au Club de lectures féministes de Carnet Parisien, j’ai eu la chance de rencontrer et discuter avec l’éditrice de la toute jeune maison d’édition Stéphane Marsan, suite à ma lecture du roman Une fille facile (cliquez ici pour lire ma chronique) que la maison a acheté et traduit en français. J’étais donc curieuse de lire leurs autres publications, et quel ne fut pas mon bonheur de voir le roman L’oiseau captif disponible sur NetGalley !

L’histoire

Forough Farrokhzad a grandi à Téhéran dans les années 1930, au sein d’une famille de sept enfants. Dans la maison règne une discipline de fer, et les enfants n’appellent pas leur père « papa », mais « Colonel ». Très tôt, Forough manifeste un vif intérêt pour la poésie persane et dévore les recueils que ses frères étudient, eux qui ont la chance d’aller à l’école.
À l’âge de seize ans, Forough épouse son amour de jeunesse, Parviz, sur décision de son père qui tient à éviter un scandale. Mais alors que beaucoup de jeunes filles n’ont pas la chance de choisir leur mari, Forough ne tarde pas à déchanter : l’homme qu’elle a épousé n’est pas exactement celui qu’elle imaginait.
Alors elle se remet à écrire et entre ses vers se devine quelqu’un qui ne fait pas semblant de vivre. Une femme, une vraie. Et même une poétesse. Une qui, sans même s’en rendre compte, va révolutionner la scène littéraire iranienne en écrivant sur le sentiment amoureux, le désir et l’amour charnel, des thèmes traditionnels de la poésie persane, mais qui, venant d’une femme, vont provoquer un séisme sans précédent dans la société iranienne et vaudront à Forough Farrokhzad une réputation sulfureuse.

Mon avis

Je ne m’attendais pas à passer un aussi bon moment de lecture avec ce roman que j’ai dévoré ! J’ai découvert à travers ce livre la poétesse Forough Farrokhzad que je ne connaissais pas, et dont j’ai maintenant envie de découvrir l’oeuvre, au-delà des bribes de poèmes insérées dans le livre.

J’avais un peu peur de commencer le roman, car découvrir un nouvel auteur c’est découvrir une nouvelle plume, à laquelle on n’est jamais certain d’adhérer. Et j’ai tout de suite été charmée par l’écriture de Jasmin Darznik, simple mais très riche. Seul petit bémol de ma lecture : j’aurais apprécié que l’autrice parle également des voyages à l’étranger effectués par Forough, et entre un peu plus en détails dans sa vie; à la fin du roman, j’avais l’impression de connaitre Forough, mais pas aussi bien que je l’aurais voulu.

Je suis immédiatement tombée sous le charme de Forough, qui se rebelle face aux traditions de son pays, une jeune femme qui se laisse guider par ses instincts et ses envies plutôt que par les règles qui régissent la vie des jeunes filles dans l’Iran des années 40-50. J’ai beaucoup apprécié la manière dont l’autrice décrit le rapport vital à l’art que son personnage a vis à vis de la poésie. J’ai clairement ressenti le besoin d’écrire de Forough, et les problèmes que ce besoin engendrait vis à vis de sa condition de femme et de mère. Forough est un personnage très complexe dont les écrits, très modernes, montrent toute la personnalité et le talent, mais aussi les rêves brisés et le côté sulfureux.

Je vous conseille vivement de découvrir ce roman, et plus largement cette maison d’édition, cette autrice, et cette poétesse (oui, je vois large) !

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