Le début du mois de septembre, synonyme de rentrée, était le moment idéal pour me replonger dans la série de L’Assassin Royal. Un peu de dépaysement, de chevalerie et de magie à une période de transports bondés et de grisaille, quoi de mieux pour se réchauffer le coeur ?
L’histoire
La narcheska Elliania, des îles d’Outre-mer, a lancé au prince Devoir un défi : il doit lui rapporter la tête du dragon Glasfeu s’il veut l’épouser. Il lui faut donc se rendre sur l’île d’Aslevjal où se trouve le monstre, prisonnier de la glace. Mais le jeune homme a fort à faire pour convaincre les Outrîliens de le laisser partir. Après de longs pourparlers et des préparatifs à Castelcerf, le prince prend enfin la mer, accompagné de Fitz et d’Umbre. Hélas, à la suite des machinations de ce dernier pour l’empêcher de se joindre à eux, le fou, qui a prédit à Fitz sa mort à Aslevjal, demeure retenu dans les Six-Duchés. Lorsque le groupe aborde l’île et son glacier, il installe son campement sur le site où gît le dragon, dans un froid polaire, parmi des plaines de glace et de neige entrecoupées de fractures et de crevasses. Mais, au moment où on commence à creuser, des événements inquiétants surgissent, qui mettent en danger l’expédition. Pourquoi ? Qui en est à l’origine ?
Mon avis
Encore une fois, Robin Hobb nous délivre un formidable tome de transition ! Ce tome nous plonge au cœur des mystères et intrigues de Castelcerf… et de l’esprit Fitz, qui doit faire face à ses responsabilités et à ses secrets face à ses proches !
Ma relation avec le personnage de Fitz varie beaucoup en fonction des tomes depuis le début de la série, car j’ai souvent beaucoup de mal à comprendre ses choix personnels. Fitz est un personnage qui ne sait pas gérer ses relations avec les autres, car il les vit comme celle qu’un homme en marge de la société a avec les autres. Ce tome-ci remet tout cela en cause, et force notre héros à faire face à qui il est, à ses forces, ses faiblesses, et sa vulnérabilité face à l’amour qu’il peut ressentir pour d’autres personnages, ou l’amour que d’autres peuvent lui donner.
Je me demande également souvent ce qu’aurait pu donner la série si Robin Hobb avait donné une trajectoire de vie différente au personnage de Fitz, et ce tome-ci pose les mêmes bases de réflexion. Fitz doit enfin affronter le secret autour de sa naissance auprès de ses proches, ce qui donne une toute autre perspective à son avenir, et modifie assez clairement certaines de ses relations. J’ai beaucoup apprécié sa relation avec le Prince Devoir, personnage qui prend de plus en plus de majesté malgré son jeune âge; et bien évidemment, le Fou est toujours présent, et de plus en plus émouvant. Mais la scène qui m’a fait monter les larmes concerne le personnage de Burrich, et vraiment, si les choses se passent de la manière dont je pense qu’elles vont se passer, ce n’est vraiment pas gentil de la part de l’autrice !
Robin Hobb fait clairement de ce tome un tome de transition, dans le sens où l’action n’y a que peu de place, mais où les relations entre les personnages et les intrigues de cour ont la part belle. J’adore quand Fitz espionne, c’est un fait. J’aime savoir ce que chaque dialogue, chaque geste, chaque regard, signifie au niveau diplomatique pour les Loinvoyant.
Refermer ce tome m’a fait un petit pincement au coeur, car je savais que je quittais probablement définitivement le château de Castelcerf (du moins, dans le cadre de la série de L’Assassin Royal). Je suis tellement attachée à ce décor que le quitter m’a fait de la peine. J’y ai vécu tant d’aventures, repéré tant d’intrigues, mais également reçu tant d’amour et subi tant d’épreuves via le personnage de Fitz, que quitter ce décor fut difficile. Cependant, je ne doute pas que Robin Hobb saura donner à son nouveau décor la beauté qu’il mérite et qu’elle sait parfaitement mettre en oeuvre !
Il me tarde maintenant de découvrir le tome 12 de la série, qui signe l’avant-dernier tome… Est-ce que je suis prête à dire au revoir à cette série ? Clairement pas, mais je n’ai pas le choix que de m’y préparer…