Terrible vertu, d’Ellen Feldman

J’avais repéré le roman Terrible vertu sur le compte Instagram d’Anouk Library, et son résumé m’a immédiatement tapé dans l’oeil ! Impossible de passer à côté du livre retraçant la vie de Margaret Sanger, militante féministe pour le contrôle des naissances aux Etats-Unis au début du XXème siècle. Quand NetGalley l’a proposé dans son catalogue, je l’ai rapidement sollicité, et remercie la maison d’édition pour la validation de ma demande !

L’histoire

Portrait d’une des figures les plus influentes et les plus controversées du XXe siècle, ce roman met en scène cette femme indomptable. Élevée dans un milieu pauvre, par une mère épuisée par treize grossesses, Margaret se fait très jeune le serment de ne jamais subir la vie d’une femme au foyer. Devenue infirmière à une époque où la contraception est illégale, elle décide de se consacrer aux femmes et met sur pied en 1916 la première clinique clandestine de contrôle des naissances. C’est le début d’une vie de luttes enfiévrées qui la conduiront à créer en 1952 le planning familial, avant de militer, par tous les moyens, pour la légalisation de la pilule. Son acharnement la conduira plusieurs fois en prison, elle sera contrainte de fuir les États-Unis pour l’Angleterre et la France, où, là encore, toujours aussi indomptable et provocante, elle poursuivra son inlassable combat pour l’égalité des sexes.

Mon avis

J’ai passé un excellent moment de lecture avec Terrible vertu, qui a le mérite de remettre sur le devant de la scène une femme qui a su changer le destin de millions d’autres. Je remercie Ellen Feldman d’avoir parlé de Margaret Sanger, figure majeure du féminisme aux Etats-Unis, qui a révolutionné la vie des femmes.

Pour autant, bien que j’admire son parcours, la personnalité de Margaret Sanger est complexe; j’ai eu du mal à m’attacher à elle. Je peux même dire que je ne l’ai pas personnellement apprécié. Mais sincèrement, ce n’est pas grave, car ça ne m’empêche pas d’admirer son oeuvre, et c’est cette oeuvre qu’il faut retenir.

Le talent d’Ellen Feldman réside dans sa capacité à nous décrire la vie d’une femme à la personnalité très forte, à la première personne du singulier, sans pour autant nous la rendre attachante. La manière dont elle apostrophe le lecteur en apostrophant la protagoniste, via la voix de personnages secondaires, est très percutante, et nous fait prendre du recul par rapport à Margaret et ses actes. J’ai trouvé cette manière d’écrire très intéressante, et j’ai été totalement happée dans le roman. J’ai beaucoup apprécié le côté très libertaire de Margaret, même si la manière dont l’autrice s’évertuait à expliquer ses choix personnels sonnait parfois un peu faux.

Le roman est extrêmement bien documenté, et met parfaitement en lumière les inégalités sociales et la condition des femmes de l’époque, confrontées à des grossesses non désirées, et ne menant qu’à plus de pauvreté et de malheur. Il est difficile de rester insensible aux histoires des femmes que nous rencontrons dans ce livre, que ce soit la mère de Margaret à sa fille, en passant par sa soeur ou ses patientes. Et il est difficile de ne pas enrager face aux réactions conservatrices, religieuses et machistes soulevées par la question du contrôle des naissances à l’époque.

Je suis ravie d’avoir découvert Margaret Sanger et son oeuvre dans ce roman, qui a probablement pris des libertés quant à sa vie personnelle, mais remet très bien en lumière son combat féministe. Et comme il n’est jamais mauvais de se rappeler à quel point la condition féminine reste fragile, je vous conseille chaudement ce roman !

3 réflexions sur “Terrible vertu, d’Ellen Feldman

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