La Belle époque, de Nicolas Bedos

5335514J’ai bravé les éléments, la pluie et le vent, pour me rendre en salle de cinéma, oui ! Je ne pouvais plus attendre, j’avais trop envie de voir La Belle époque, dernier film de Nicolas Bedos, dont j’avais adoré le premier film Monsieur et Madame Adelman. Avec son casting alléchant et le scénario qui promettait d’être original, je sentais que j’allais me régaler !

L’histoire
Victor, un sexagénaire désabusé, voit sa vie bouleversée le jour où Antoine, un brillant entrepreneur, lui propose une attraction d’un genre nouveau : mélangeant artifices théâtraux et reconstitution historique, cette entreprise propose à ses clients de replonger dans l’époque de leur choix. Victor choisit alors de revivre la semaine la plus marquante de sa vie : celle où, 40 ans plus tôt, il rencontra le grand amour…

Mon avis
Je savais que j’allais aimer ce film, et ça n’a pas manqué : j’ai adoré ! La Belle époque a quelques défauts, mais j’ai trouvé que c’était un film intelligent, drôle, contemporain et nostalgique de même que tendre et dramatique à la fois. Nicolas Bedos me charme avec ses scénarios, et j’avoue être tentée de voir tous ses prochains films.

La Belle époque : Photo Daniel Auteuil, Doria Tillier

Dans ce film, Nicolas Bedos met clairement en abyme son rapport à la fiction et son métier de cinéaste. La Belle époque est un film métaphysique. On sent que c’est lui qui se cache derrière le personnage de Guillaume Canet, dans le sens où le réalisateur est au centre de son oeuvre, notamment quand on connait son rapport à son actrice principale Doria Tillier… Ca peut paraitre un film autocentré, mais bizarrement, c’est un film qui peut parler à tout le monde. Chaque spectateur pourra y trouver une émotion, une situation qui lui parlera. C’est un film pour cinéphile et non cinéphile, brillant dans son écriture et dans sa réalisation.

Enormément de thèmes sont évoqués dans La Belle époque. Le film ne prône pas le discours du « C’était mieux avant », mais évoque de la nostalgie, et au-delà de l’oubli des souvenirs. Qui n’a jamais souffert de sentir son couple péricliter, son monde changer, ne s’est plus senti en phase avec l’univers ? Qui n’a jamais confronté ses souvenirs avec la personne qu’ils concernent, et réalise que le ressenti n’est pas du tout le même ? Et métaphysiquement parlant, qui ne s’est jamais senti plus à l’aise dans la fiction que dans la vraie vie, à jouer un rôle ou s’inventer une vie ?

La Belle époque : Photo Guillaume Canet

Rien à redire sur le casting, qui est fabuleux. Daniel Auteuil est terriblement attachant, et sa candeur est très touchante. Fanny Ardant est fabuleuse devant la caméra, elle a une présence incroyable. Doria Tillier s’impose comme LA femme qui incarnera les héroïnes de Nicolas Bedos, et ce n’est pas plus mal car c’est une comédienne que j’apprécie énormément. Guillaume Canet est un choix très judicieux dans son rôle – qui est celui de Nicolas Bedos, ne nous cachons pas – sachant qu’il est, comme ce dernier, réalisateur, scénariste et comédien.

J’ai également énormément apprécié la réalisation, et tous les petits trucs qui font la patte de Nicolas Bedos. Il a une réelle implication dans le montage, il s’en sert énormément pour donner un rythme intense à certaines scènes tout en faisant évoluer ses personnages dans un décor et une situation; il utilise le montage de manière intelligente, et j’apprécie beaucoup. Il y a également un gros travail sur la lumière, la chaleur des 70’s par rapport à la froideur du présent, sans parler des décors et des costumes.

Je vous invite fortement à aller voir ce film, qui a vraiment une ambiance particulière, et nous ballade entre fiction et réalité, passé et présent, émotions et intelligence. Un très bon film !

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