

Philip Kerr est un auteur dont je n’ai toujours entendu que du bien, alors quand on a proposé de me prêter sa célèbre Trilogie berlinoise, je n’ai pas hésité. Bon, le bébé est quand même un pavé de plus de 1000 pages; j’ai donc décidé de diviser ma lecture en trois, un tome par mois jusqu’à fin 2020. C’est donc avec une très grande curiosité que je me suis lancée dans L’été de cristal, premier tome de cette trilogie !
L’histoire
Vétéran du front turc, ancien de la police, Bernie Gunther, trente-huit ans, est devenu détective privé, spécialisé dans la recherche des personnes disparues. Bernie ne se plaint pas. Les disparitions sont monnaie courante à Berlin, en 1936, et il ne manque pas de clients… Mais aujourd’hui, Hermann Six, le puissant industriel qui engage Bernie, ne cherche pas à trouver sa fille : celle-ci a été assassinée chez elle, ainsi que son mari. Non, ce qui intéresse Herr Six, ce sont les bijoux qui ont disparu du coffre-fort… A la veille des Jeux Olympiques, tandis que les S.A. se chargent de rendre la ville « accueillante » aux touristes attendus, Bernie se met en chasse. Et cet été là, l’ordre nouveau qui règne sur l’Allemagne va se charger de faire voler en éclats le peu d’illusions qui lui reste…
Mon avis
Si je devais décrire ma lecture en un seul mot, ce serait intense. Intense en termes de rythme, d’évolution de l’histoire et d’univers. J’ai beaucoup aimé ce roman !
Pourtant, ce n’était pas gagné… L’intrigue policière démarre très rapidement, trop rapidement d’ailleurs à mon goût. J’ai regretté que l’auteur ne prenne pas plus le temps de présenter son univers, et son personnage principal, Bernie Gunther. Un personnage haut en couleur, audacieux, humaniste, et qui réussit à prendre assez de recul par rapport à la situation politique de l’Allemagne de 1936 pour nous l’introduire sans filtre. J’ai parfois eu du mal avec lui, avec ses relations avec les femmes qui trouvent une conclusion très rapide et très 80’s… Tout cela a fait que la première moitié du livre ne m’a pas plus emballée que ça. Mais, je dois avouer que la seconde moitié a fini par me convaincre, autant que l’intrigue.
Il y a une chose que je ne peux retirer à Philip Kerr, c’est son talent pour donner une densité immense à son univers. J’ai rarement lu un roman traitant de la Seconde Guerre Mondiale aussi documenté, et qui m’a autant immergée dans cette époque que celui-ci. L’intérêt de ce roman est qu’il ne propose pas un cours d’Histoire, mais une véritable plongée au cœur du régime dictatorial nazi. Et c’était totalement hallucinant ! Philip Kerr fait transpirer ses pages des sentiments de peur, d’incertitude et de dégout, et nous balade de bâtiments officiels en camps de concentration. Je n’étais clairement pas prête pour ce voyage, qui m’a horrifiée ! Le fossé entre la première et la dernière page de ce tome est immense, je ne m’attendais pas à ce que le roman soit aussi dur.
Quant à ce qui relève de l’intrigue, je suis également conquise. Ce qui peut paraitre comme une banale enquête policière va rapidement revêtir des habits de trahison et d’espionnage politique. Ce n’est pas un roman d’espionnage, mais la politique nazie est au cœur de cette histoire, et rencontrer les figures célèbres du parti dans ce contexte était très intéressant. Par ailleurs, l’enquête évolue très rapidement, j’ai dû m’accrocher à ma lecture pour bien comprendre ce que chaque avancée recelait comme découverte, et j’aime que mon activité cérébrale soit sollicitée dans mes lectures.
Si la période de la Seconde Guerre Mondiale vous intéresse, vous ne pouvez pas passer à côté de ce roman, qui préfigure une trilogie magistrale. Je vais laisser passer un peu de temps avant de me plonger dans le deuxième tome, tellement celui-ci a fait impression sur moi !
Cette saga me tente depuis longtemps.
Ce qui fut une problématique pour toi, le lancement trop rapide de l’enquête, me donne très envie personnellement, de même que la densité d’informations et la dimension politique du récit.
Ce titre va rapidement remonter dans ma liste des titres à acheter !
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Pareil que Tampopo24, cette saga me fait envie depuis un moment. Je n’aime les policiers/polars quasiment que lorsqu’ils sont mélangés à un contexte historique particulier.
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Voici une heureuse découverte pour ce premier jour de 2021… Merci pour ce projet de lecture que je me note.
Je pense que le contexte historique et politique va énormément me plaire et si c’est doublé d’un polar, ce ne sera que du plaisir !
Bonne et heureuse année 2021… Je te souhaite de très belles aventures livresques pour notre plus grand bonheur ! Au plaisir de te suivre.
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