Je te vois reine des quatre parties du monde, d’Alexandra Lapierre

Comment ne pas être intrigué par ce titre, Je te vois reine des quatre parties du monde ? Je n’avais jamais entendu parler de ce roman avant qu’on me le prête, et n’avais lu que des nouvelles du recueil 13 à table ! d’Alexandra Lapierre. Mais, en plein dans ma période de boulimie historique, et après lecture du résumé, je n’ai pas pu résister plus longtemps à sa lecture !

L’histoire

Comme Christophe Colomb, Dona Isabel Barreto rêva de repousser les limites des mondes connus. Admirée – haïe aussi -, elle devint, au temps des conquistadors, la première et la seule femme amirale de la flotte espagnole. En 1595, elle part de Lima avec quatre galions en quête du cinquième continent : l’Australie. Elle traverse le Pacifique, couvrant près de la moitié du globe sur une route maritime inexplorée. Au fil de ses découvertes, elle va devoir affronter la violence et tenir tête à la mort. Elle aimera follement deux hommes qui partageront son ambition. Mais pour survivre, elle accomplira des actes qu’elle-même ne pourra se pardonner…

Mon avis

J’ai passé un excellent moment de lecture grâce à ce roman addictif, très bien écrit, très bien documenté, qui nous présente une héroïne méconnue (à tort) dont le destin exceptionnel m’a fascinée !

Je dois avouer que j’avais un peu peur de me lancer dans ce roman. Peur de l’époque que je connais peu, peur du lieu où se déroulait le roman (le Pérou), peur de la plume d’Alexandra Lapierre que j’allais découvrir. Et j’ai très rapidement été rassurée. Dès les premières pages, l’autrice instaure une ambiance très mystérieuse autour de son héroïne, et la manière dont l’intrigue est mise en abîme m’a d’emblée intriguée. Le roman a beau avoir pour thème la conquête de nouveaux continents, il n’en reste pas moins que la majorité du roman se déroule en huit-clos; autrement dit, un décor idéal à la survenue d’émotions et de situations extrêmes, et souvent tragiques, ne rendant le roman que plus passionnant de chapitre en chapitre.

Jusqu’à la fin le personnage d’Isabelle sera resté un mystère. Alexandra Lapierre maîtrise parfaitement l’ambiguïté de son personnage, et s’en sert pour lui donner un pouvoir d’attraction incroyable. J’ai adoré ce personnage, extrêmement fort mais aussi très ambivalent. Son destin grandiose et tragique à la fois m’a totalement captivée; j’ai d’ailleurs souvent pensé à la BD Culottées de Pénélope Bagieu, en me disant qu’elle aurait pu y figurer (même si le personnage est bien loin d’être gentil, on parle quand même de conquête de territoires avec tous les massacres de populations que ça implique…).

Le roman a beau faire plus de 600 pages, il ne m’a fallu que quelques jours pour le dévorer ! La plume d’Alexandra Lapierre est très fluide, et elle rend l’époque et les faits très accessibles. On sent qu’elle a effectué un travail de documentation énorme pour aboutir à ce récit, et rien que pour cela je l’admire. J’ai d’ailleurs trouvé les notes de fin de roman, qui décrivent les coulisses de l’écriture du livre, presque aussi passionnantes que le roman en lui-même !

Je vous invite chaudement à découvrir ce roman, si ce n’est déjà fait : entre Histoire et personnage féminin incroyable, les ingrédients sont réunis pour un bon moment de lecture !

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