La remplaçante, de Mathou et Sophie Adriansen

Voilà l’exemple parfait du livre que je n’aurais probablement jamais acheté ni lu, sans sa sélection par les copines du Club de lectures féministes ! Un roman graphique sur le post-partum, à la base, je ne suis pas la cible. Et pourtant…

L’histoire

Marketa et Clovis, amoureux fous, attendent un bébé. Mais l’accouchement signe la fin du conte de fées. La naissance de Zoé ne s’est pas passée comme Marketa l’imaginait, et l’instinct maternel tarde à se manifester. Tandis qu’elle ne reconnaît plus son corps, Marketa se sent perdre pied face à ce bébé si vulnérable dont elle a désormais la responsabilité. Réussira-t-elle à se sentir mère ? À aimer son bébé ? À cesser de penser qu’une remplaçante ferait mieux qu’elle ?

Mon avis

Contre toute attente, sans être sa cible principale, j’ai énormément apprécié cet ouvrage ! C’est exactement le type de livre qui devrait être entre les mains de toutes les femmes, mères, futures mères, jeunes filles, ou même jamais mères, qui ont fait ou non l’expérience du post-partum. Et que dis-je, pourquoi ne cibler que les femmes : des hommes aussi !

Depuis que je suis petite, la maternité m’est décrite comme quelque chose de magnifique : la rencontre avec son enfant est forcément magique, les premiers mois un bonheur grâce à un bébé forcément beau et adorable. En grandissant, et en voyant des femmes devenir mères autour de moi, le beau tableau a commencé à se fissurer; chacune avait sa propre vision de la maternité, même de la grossesse en général, au-delà de l’aspect physique et sanitaire de l’accouchement. Mais jamais aucune femme ne m’avait décrite le début de la maternité comme l’ont fait Mathou et Sophie Adriansen dans ce roman graphique.

Prenez tous les tabous liés à l’accouchement et au post-partum, et prenez-les pour en faire un roman graphique : vous y trouverez la remplaçante. J’ai été très émue par le parcours de l’héroïne, Marketa, qui voit son idéal de la maternité bousculé par la réalité de ce qu’il est. Si un jour je deviens mère, je sais que je serai ravie d’avoir lu ce roman graphique, objet de prévention très efficace; il ne dégoute pas de la maternité, au contraire, mais il parle simplement des bouleversements que la maternité entraine : pour le corps, pour la psyché, pour la vie ordinaire, dans le couple et sa vie sexuelle, dans son estime de soi. Je regrette maintenant de m’être émerveillée des enfants de mes amies sans leur demander davantage comment elles allaient, et de ne pas les avoir gâtées elles en plus du nourrisson; je ne referai plus cette erreur !

Côté graphique, je dois avouer ne pas être fan du dessin de Mathou. Je le trouve un peu approximatif, trop rondouillet pour moi. Mais ici, c’est le propos qui prime. A quatre mains, l’histoire menée par Sophie Adriansen prend tout son sens dans les dessins de Mathou. Ce roman graphique est aussi efficace que tous les essais et romans propres à cette thématique du post-partum, et en cela, je suis admirative du travail des deux artistes !

La remplaçante est un excellent roman graphique, ayant le mérite de lever de nombreux tabous autour de l’accouchement, de la maternité, et du « devenir mère ». Une très belle découverte, à mettre entre toutes les mains !

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2 réflexions sur “La remplaçante, de Mathou et Sophie Adriansen

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