Novembre, de Cédric Jimenez

S’il y avait bien un film que je ne voulais pas manquer, c’était Novembre. La bande-annonce m’avait donné des frissons au moment de son visionnage, et je tenais absolument à le voir sur grand écran. Par ailleurs, j’avais une totale confiance en Cédric Jimenez, dont la réalisation de BAC Nord (cliquez ici pour lire ma chronique) m’avait convaincue, pour donner une âme à cette histoire. Et que dire du casting plus qu’alléchant ?! Direction la salle obscure !

Synopsis
Une plongée au cœur de l’Anti-Terrorisme pendant les 5 jours d’enquête qui ont suivi les attentats du 13 novembre.

Mon avis
J’ai passé un bon moment de cinéma avec ce film, dont la tension immédiate et permanente m’a tout de suite prise aux tripes. Après, bon, vu qu’on connait tous la fin de cette histoire, elle manque un peu d’enjeu. Beh oui, c’est dommage, mais j’ai eu cette impression à la fin du film.

Le film démarre très rapidement; dès les premières minutes, nous sommes plongés au coeur de l’Anti-terrorisme, en pleine traque. Quelques minutes après, ce sont les attentats du 13 novembre qui arrivent, avec un silence glaçant quand la nouvelle de l’entrée des terroristes au Bataclan est évoquée. Et ça fonctionne, j’ai immédiatement été prise dans le film, dans l’organisation du service, dans la surveillance, le tri des informations, la gestion de la pression politique et médiatique.

J’ai beaucoup apprécié la réalisation de Cédric Jimenez qui, comme pour BAC Nord, propose des plans très cadencés, pas mal de cuts, des caméras à l’épaule pour suivre les personnages au coeur des foules, et beaucoup de rythme. Certaines scènes de filature sont de véritables chorégraphies, des plans séquence excellemment bien pensés et réalisés, qui donnent beaucoup de tension aux scènes. J’ai également beaucoup apprécié la lumière du film, avec des plans nuit qui n’utilisent pas de filtre bleu affreux, et une lumière de néons limite éblouissante pour les scènes d’intérieur qui marquent une fatigue des équipes.

Le casting cinq étoiles est évidemment impeccable. Jean Dujardin livre une très bonne prestation, de même que Jérémie Rénier, Lyna Khoudri et Anaïs Demoustier. Aucun rôle ne prime sur un autre (même si Jean Dujardin mène les opérations, donc forcément il a un peu plus de temps d’écran que les autres, de même qu’Anaïs Demoustier), et on se retrouve rapidement attaché aux membres de cette équipe, que l’on reconnait et admire au fur et à mesure de l’avancée du film.

Avant qu’il ne commence, nous sommes prévenus : le film ne prétend pas juger la manière dont l’enquête a été menée. OK. Effectivement, le film ne ment pas : les voitures filées, les téléphones et logements sur écoute, on les voit. Au spectateur de se faire sa propre opinion sur les libertés individuelles, le traitement des témoins et le droit à la vie privée dans des situations comme celles-ci.
La scène choc du film reste clairement celle de l’assaut final. Même en sachant ce qu’il en serait, ce déchainement de violence m’a impacté. Je n’ai pas pu m’empêcher de stresser, de vibrer d’adrénaline avec le RAID, de trouver le temps d’intervention nécessairement interminable.

Si vous avez l’occasion de voir Novembre en salle, n’hésitez pas ! Le spectacle, la tension et le rythme sont au rendez-vous; il reste difficile de revivre les attentats, mais les suivre du point de vue de l’anti-terrorisme était passionnant.