Le Conseiller, tome 1 : Dans l’ombre des Tudors, de Hilary Mantel

81YFWqZ3NcLLes Tudors, encore et toujours les Tudors ! Décidément, cette lignée m’en aura fait lire des livres historiques cette année ! Bon pas tant que ça en fait, quatre… Mais c’est déjà pas si mal ! Cela faisait quelques mois que la saga Le Conseiller (ou Wolf Hall en VO) de Hilary Mantel me faisait de l’œil. Il me semble que les deux premiers tomes sont déjà sortis en format poche (ou peut-être même les trois, je ne sais pas), mais quand j’ai vu les trois tomes à la médiathèque, je n’ai pas résisté, et j’ai aussitôt loué le tome 1 !

L’histoire
Angleterre, 1520. Règne des Tudors. Le roi Henri VIII n’a pas de fils pour lui succéder. Situation préoccupante qui pourrait entrainer le pays sur le chemin de la guerre civile. Aussi décide-t-il de divorcer de Catherine d’Aragon, avec qui il est marié depuis plus de 20 ans pour épouser Anne Boleyn, dont il est tombé amoureux. Son conseiller, le cardinal Wolsey échouant à obtenir l’accord du pape, un jeune homme plein de fougue et de ressources va peu à peu entrer dans les bonnes grâces du roi et l’aider à vaincre l’opposition. Son nom : Thomas Cromwell. Ambitieux, idéaliste et opportuniste à la fois, fin politicien et manipulateur né, celui-ci est au début d’une carrière qui va modifier profondément et durablement le visage du royaume. Avec Dans l’ombre des Tudors, vainqueur du Booker Prize et salué dans le monde entier par une critique unanime, Hilary Mantel nous propose un fabuleux voyage au cœur d’une société en plein bouleversement. Prenant pour sujet l’une de ces périodes clés de notre civilisation où l’histoire, la politique, les passions et les destinées individuelles se confondent, elle nous livre un portrait sans précédent de la maison Tudor.

Ce que j’en ai pensé
Malheureusement, je n’ai pas été réellement emballée dans ma lecture. Ce livre a eu quelques prix littéraires, donc je m’attendais à ce que la plume soit particulière… mais pas à ce point-là. Et c’est ce qui m’a principalement bloqué. J’ai mis quasiment 15 jours à lire ce livre car tout simplement je n’arrivais pas à rentrer totalement dans l’histoire. Pourtant c’est une histoire que je connais et qui me passionne… Mais j’ai trouvé ici que le style de l’auteur desservait l’histoire en ne la traitant pas de manière suffisamment précise.

En fait, en ouvrant ce roman, je m’attendais à découvrir l’histoire des Tudors du point de vue de Thomas Cromwell, qui est un personnage qui me fascine beaucoup. Or, je me suis retrouvée à lire l’enfance et l’ascension de Thomas Cromwell, dont les Tudors sont évidemment les personnages secondaires. Et c’est cela qui m’a gênée, car de ce fait les faits historiques ne sont pas retranscrits de manière très précise. Ce sont donc mes attentes qui ont été déçues…

Et c’est un autre défaut du roman, selon moi : la multitude de personnages. Si vous ne connaissez pas un minimum l’histoire d’Angleterre au temps des Tudors, je vous déconseille de vous aventurer dans ce livre car il ne vous apprendra pas énormément de choses. Entre les conseillers, les contes, les ducs, les rois, les dames de compagnie, les avocats, les enfants, je me suis parfois demandé avec qui j’étais dans le livre. Tout cela relève d’un travail de fourmi de la part de l’auteure, qui est très bien renseignée sur les fonctions de cette époque et le mode de fonctionnement de la Cour, mais on s’y perd un peu si on ne connait pas un minimum les noms les plus importants de l’époque.

J’ai également trouvé que le roman n’était pas suffisamment aéré. Exemple tout simple, il est arrivé qu’un dialogue se termine et que la ligne d’en-dessous, mais vraiment juste en-dessous (sans saut de ligne) on se retrouve à un autre endroit une semaine plus tard. Sans qu’on nous le dise de manière claire… J’étais parfois un peu confuse dans ma lecture – et ajoutez à ça mon état de fatigue actuel, et c’est perdant, forcément !
Par ailleurs, certains dialogues étaient parfois difficiles à suivre : des conversation à trois ou quatre protagonistes sans que le nom du personnage qui parle soit indiqué à côté de la ligne de dialogue par exemple… Ou des dialogues du type : « Il me dit tel chose, et je lui répondis telle chose, ce à quoi il répliqua telle dernière chose. » Assez bizarre…

J’ai trouvé par ailleurs que le récit n’avait pas d’enjeu. Bon, je sais, vous allez dire que je chipote, que c’est un roman inspiré d’une vie, etc. Mais alors, quid de la couverture ??? Je ne sais pas vous, mais moi elle me promet du sang, un petit côté thriller… Et bien non en fait ! On suit l’ascension du personnage, les quelques intrigues et les relations cordiales avec les ambassadeurs et autres membres de l’aristocratie britannique, et c’est tout. Sauf si l’on considère que les faits historiques sont les enjeux de l’histoire, n’en attendez pas d’autres il n’y en a pas !

La lecture des 500 premières pages (sur 810 au total) a été réellement laborieuse… Après 500 pages, dès que Cromwell est nommé conseiller, le récit s’accélère et on rentre dans le vif du sujet : les luttes de pouvoir. C’est le réel intérêt du livre : voir de quelle manière un simple film de forgeron est devenu premier conseiller du roi à une époque où les privilèges de l’aristocratie menaient le pays. Thomas Cromwell est un vrai personnage de roman, charismatique, plein d’esprit, assez perfide en un sens, et il est le miroir de toute la Cour d’Angleterre. Sans ce personnage au cœur du récit, je pense que j’aurais abandonné le livre.

Au final, j’ai tout de même apprécié cette lecture de par son sujet et son personnage principal, même si je n’ai pas accroché au style de l’auteur. Peut-être ai-je lu trop de livres sur cette période ces trois derniers mois… En tout cas, je pense lire le tome 2 l’année prochaine, tout doucement et sans me presser, qui traitera là de la chute de la reine Anne Boleyn, ce qui devrait donc être très intéressant.

14/20

Je regarderai également avec plaisir la mini-série BBC Wolf Hall, adaptation télévisée de cette œuvre, qui sera diffusée les 21 et 28 janvier sur Arte !

 

11 réflexions sur “Le Conseiller, tome 1 : Dans l’ombre des Tudors, de Hilary Mantel

  1. Ah super enfin cette chronique que j’attendais 🙂 qui est très belle et fine d’ailleurs. Je suis déçu qu’il t’es un peu déçu mais je pense me lancer dedans quand même (mais en me préparant doucement) vu que tu a apprécié au final. Même s’il est vrai que l’enfance de Cromwell n’est pas ce qui m’intéresse le plus non plus de cette période historique mais adorant aussi le personnage, je me dis que ça peut le faire. Merci de l’info pour la mini-série 😉 As-tu regardé la série « Les Tudors » ? et « The White Qeen » qui est sur la période Lancastre/York donc qui précède les Tudors ? Elle m’avait beaucoup plu, enfin surtout « The White Qeen » l’actrice est très bonne

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    • Oui lis-le, je pense que soit on accroche au style, soit pas… Et malheureusement ça ne l’a pas trop fait avec moi…
      Evidemment que j’ai vu Les Tudors, c’est ma série préférée chouchou de tous les temps ! Je n’ai pas encore vu The White Queen mais c’est en projet ! 🙂

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      • Ça marche, je le note pour mes futurs achats 🙂 En même temps, c’était évident que tu l’avais vu, je m’en doutais bien :p moi aussi je l’ai beaucoup aimé (sans compter que l’auteur qui incarne Henri VIII était plutôt pas mal haha). Quant à « The White Queen » tu fais bien, elle est vraiment top aussi 🙂

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  2. Bonjour,
    j’ai lu aussi ce premier tome qui m’a bien plu et à l’inverse de toi, j’ai apprécié que le point de vue soit extérieur à celui de la famille Tudor proprement dite, ça change. Je vais bien sûr noter cette série.
    J’ai vu sur ton blog que tu avais lu sur les Tudors : es-tu allée à l’exposition au jardin du Luxembourg ?

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