La Belle et la Bête, de Bill Condon

Il y a plusieurs mois, quand j’ai vu que La Belle et la Bête, dessin animé Disney emblématique, allait être adapté, j’étais plutôt curieuse… et anxieuse à la fois. Qu’allait apporter ce film de plus que le dessin animé ? La magie du dessin animé allait-elle faire mouche ? Un remake pour un remake est-elle intéressante ? 25 ans après la sortie, les thèmes abordés dans le film sont-ils toujours d’actualité ?

L’histoire
Fin du XVIIIè siècle, dans un petit village français. Belle, jeune fille rêveuse et passionnée de littérature, vit avec son père, un vieil inventeur farfelu. S’étant perdu une nuit dans la forêt, ce dernier se réfugie au château de la Bête, qui le jette au cachot. Ne pouvant supporter de voir son père emprisonné, Belle accepte alors de prendre sa place, ignorant que sous le masque du monstre se cache un Prince Charmant tremblant d’amour pour elle, mais victime d’une terrible malédiction.

Mon avis
Bon… je suis mitigée sur ce film ! Je n’y allais pas avec grand enthousiasme, mais je suis tout de même désolée de dire que la magie est loin de m’avoir emportée. J’ai trouvé que plein d’éléments de l’histoire étaient mal gérés, que certains acteurs n’étaient pas top, et que ça manquait d’honnêteté…

Déjà, je n’étais pas emballée par le choix d’Emma Watson dans le rôle de Belle. Pour moi, Belle est une jeune femme pulpeuse et sexy, mais qui justement en a assez dans le cerveau pour ne pas se servir de son corps. Et Emma Watson n’est pas ce genre de beauté-là. Elle est effectivement sublime, mais pas le genre de beauté qui aurait servi à appuyer le propos féministe du film. Elle reste assez froide et effacée, alors que la Belle du dessin animé me semblat plus chaleureuse. Et puis les éternels regards dans le lointain, à chaque scène, c’était pénible !
Par contre, j’ai trouvé Luke Evans excellentissime dans le rôle de Gaston ! Il le surjoue suffisamment pour en faire une caricature, et donc un personnage dont on a peur et dont on se moque. Et c’est très bien que le méchant de l’histoire soit sujet à moquerie, il en perd de son aura.

J’ai également apprécié que certains thèmes qui n’avaient pas été abordés dans le dessin animé le soient dans le film, notamment l’homosexualité et l’intégration. Le personnage de Lefou a une évolution très intéressante, et donne lieu à un certain humour assez agréable.
Le féminisme est bien plus appuyé que dans le dessin animé original. Ici, Belle ne fait pas qu’utiliser son cerveau au lieu de son physique, mais elle s’en sert pour inventer la machine à laver, apprendre à lire aux autres filles, et manier un peu de mécanique. C’est un peu poussé, mais ça ne fait pas de mal de rappeler que les filles ont les mêmes droits que les garçons aux enfants !

Les effets spéciaux sont assez bons, les objets animés le sont bien, sauf Mme Samovar et Zip qui sont trop laids (franchement !). Mention spéciale à Mme Garderobe qui m’a fait sourire à de nombreuses reprises, et Plumette que j’ai trouvé si chou. Les effets autour du château sont pas trop mal réussis, l’ambiance magique est bien reportée à l’écran. Il n’y a que les loups qui sont très très mal faits, mais bon on ne les voit pas non plus très souvent.

Malgré tout ça, je n’ai pas adhéré au film. Alors que je prends toujours autant de plaisir à voir le dessin animé, j’ai levé les yeux au ciel à de nombreuses reprises pendant le film. Peut-être ai-je eu du mal à passer du dessin au vrai acting, c’est possible. Certains scènes ajoutées étaient aussi totalement inutiles pour moi (l’enfance de Belle et de la Bête, qui ne sert à rien, avec une espèce de pseudo-secret pourri autour de la mère de Belle). Et certaines scènes assez cultes n’ont pas dégagé la même magie et n’ont pas marché sur moi, notamment la scène du bal en tête-à-tête, ou encore la bibliothèque qui est bien moins impressionnante que dans le dessin animé.

Bref, au final, je ne sais toujours pas si j’ai aimé le film ou non. J’ai levé les yeux à de nombreuses reprises, et ça ne m’a pas fait rêver. Du tout. Car ce qui m’a sauté aux yeux ce sont davantage les « défauts » de l’histoire initiale (qui au final, reste celle d’une jeune fille qui tombe amoureuse de son geôlier…), même si j’ai apprécié les quelques unes des évolutions par rapport au dessin animé. Il faudrait que je le revois avec ma petite filleule pour peut-être l’apprécier davantage, et retrouver de cette magie.