Qu’est-ce qu’on a encore fait au bon Dieu ?, de Philippe de Chauveron

Quand je passe le week-end avec ma mère, nous essayons d’aller au cinéma. Et ce mois-ci, il n’était pas possible de passer à côté de la suite de l’un des plus gros succès du cinéma français de ces dernières années : Qu’est-ce qu’on a encore fait au bon Dieu ?. J’avais beaucoup d’appréhension à l’idée d’aller voir le film, les suites n’étant généralement pas une bonne idée… Mais vu que nous avions apprécié le premier (surtout elle, moi un peu moins…), nous avons voulu étayer notre curiosité.

Synopsis
Le retour des familles Verneuil et Koffi au grand complet ! Claude Verneuil et Marie Verneuil font face à une nouvelle crise. Leurs quatre gendres, Rachid, David, Chao et Charles sont décidés à quitter la France avec épouses et enfants pour tenter leur chance à l’étranger. Incapables d’imaginer leur famille loin d’eux, Claude et Marie sont prêts à tout pour les retenir. De leur côté, les Koffi débarquent en France pour le mariage de leur fille. Eux non plus ne sont pas au bout de leurs surprises…

Mon avis
Disons les choses clairement : cette suite est une catastrophe ! Déjà que le premier film était très bof/beauf, ici on atteint des sommets de clichés et de mauvais goût. Pitié, arrêtez le massacre, n’en faites pas un troisième (même si vous avez besoin d’argent) !

Le premier film m’avait déjà pas mal gêné sans son intrigue, dans le sens où il justifiait en partie le racisme des Verneuil. Ici, les Verneuil sont toujours racistes… mais ils en deviennent aussi victimes. Pauvres blancs catholiques de province, on est limite à les plaindre de voir des gens critiquer leur patrie. Dommage, car le film commençait sur le départ des Verneuil en voyage dans les familles de leur gendre. Qu’on les voit confrontés à une autre culture à l’étranger, et se moquer de leurs préjugés par cette confrontation, ça ça m’aurait plu. Mais non, on ne voit rien, on ne fait que les entendre dire que la France, c’est mieux.

En plus du racisme qui était déjà bien présent dans le premier film, cette suite s’attèle à d’autres sujets, notamment l’homophobie… Mais ne traite pas du tout son sujet, non non non. Le personnage homophobe reste évidemment homophobe, mais se rend tout de même au mariage de sa fille car le menu est alléchant, et finit par « accepter sans vraiment accepter ». Oui oui… Ajoutez à cela l’arrivée d’un afghan à héberger chez les Verneuil, qui est forcément directement taxé de terrorisme, et là la gênance atteint son paroxysme. Je me méfiais après la sortie de A bras ouverts, le dernier film (flop) en date du réalisateur, et forcément le thème du migrant est ressorti !

Le casting est le même que pour le premier film, et les acteurs n’ont pas beaucoup plus de boulot que précédemment vu que leurs répliques sont les mêmes… On sent que les acteurs sont contents de se revoir, mais franchement aucun ne décrochera l’Oscar avec son interprétation. S’ajoute au tableau la talentueuse Claudia Tagbo, qui me fait mourir de rire sur scène, mais qui ici a quatre lignes de dialogue qu’on lui a juste demandé de hurler.

Le scénario du film est encore pire que le premier, mais encore plus plat. Les personnages décident d’un coup de tête de partir vivre à l’étranger (et changent d’avis tout aussi vite, évidemment), et évidemment, ce sont les hommes qui décident de tout. Evidemment, si vous ne voulez pas que vos filles partent vivre à l’étranger, n’essayez pas de les convaincre elles, mais leurs chers maris chefs de famille. Aberrant de misogynie…

Bref, passez votre chemin…!