Souvenirs d’enfance, tome 4 : Le temps des amours, de Marcel Pagnol

S’il y a bien une série que je voulais terminer cette année, c’était bien les Souvenirs d’enfance de Marcel Pagnol, ma petite madeleine que je me garde précieusement tellement le sentiment de nostalgie qu’elle m’inspire est puissant. La lecture du quatrième et dernier tome se combinait parfaitement avec la rentrée des classes, c’est donc avec enthousiasme que j’ai sorti de livre de mes étagères !

L’histoire

L’année  de cinquième ; la découverte de la « vocation » poétique ; Lagneau, le cancre héroïque, et encore et toujours Lili, qui, en compagnie de Marcel, soutient Joseph lors d’une partie de boules d’anthologie…
Annoncé comme « à paraître » dès la sortie du Temps des secrets, Le Temps des amours (1977) sera différé par un Pagnol pris par d’autres projets et qui, peut-être, retardait le moment de quitter les héros de son enfance. Personne n’y croyait plus lorsque, trois ans après la mort de l’écrivain, ses proches trouvèrent dans ses dossiers un certain nombre de chapitres achevés qui, mis bout à bout, constituaient ce Temps des amours si longtemps attendu. Plus hétéroclite que les trois premiers, ce quatrième volume contient pourtant certaines des plus belles pages de Pagnol, notamment une histoire de la peste à Marseille à laquelle l’écrivain tenait particulièrement.

Mon avis

J’ai, globalement, passé un agréable moment de lecture en compagnie de ce livre, même si je suis clairement passée à côté de certains chapitres. J’ai senti que le livre n’était pas abouti, et qu’il avait été comme « assemblé » sans qu’une réelle alchimie ne se produise entre toutes les différentes histoires contées par l’auteur, c’est dommage. Au temps j’ai adoré certains chapitres, superbement écrits et totalement dans la lignée des autres tomes de la série, au temps je n’ai pas compris pourquoi d’autres chapitres apparaissaient dans le livre. J’ai trouvé le livre assez inégal dans l’ensemble, et j’ai senti qu’il n’avais pas été terminé.

J’ai eu un peu de mal à entrer dans le livre d’une manière générale, car je ne ressentais pas ce sentiment de nostalgie qui irradiait des tomes précédents. Pagnol se raconte, mais il a grandi, et il est au lycée. Les gentilles bêtises sont au coeur des premières pages; certaines m’ont fait sourire, mais bon, ça manquait de charme. Et surtout, ça manquait de famille, de Paul et de Joseph.

Et d’un coup, Pagnol raconte une partie de boules. Il évoque son père, son oncle, sa ville, son intimité. Et là, c’est une explosion d’émotions, de couleurs, d’odeurs. Le texte vibre, on se prend au jeu de cette compétition, et les pages défilent. Les mots sont sublimes, font briller le soleil, souffler le Mistral et rythmer les pas des danseurs. A un autre moment, la garrigue est de retour, avec ses odeurs et ses bruits si particuliers. Là, oui, j’ai aimé, adoré même, jusqu’à lire certains passages à haute voix pour en apprécier la beauté et la poésie.

Mais a contrario, certains passages ont vraiment été laborieux à lire. Non parce qu’ils étaient mal écrits, mais parce que je ne comprenais tout simplement pas ce qu’ils venaient faire là… Je pense notamment à l’avant-dernier chapitre sur la peste, très bien écrit, mais… je ne vois toujours pas le rapport avec le reste du livre ! J’ai également été un peu déçu de la place des fameux « amours » qui donnent leur titre au livre, mais qui sont si peu évoqués…

Ce tome de la série des Souvenirs d’enfance c’est clairement pas mon préféré… Cependant, je conseillerai cette série autobiographique de Pagnol à tout le monde, jusqu’à la fin de ma vie !

6 réflexions sur “Souvenirs d’enfance, tome 4 : Le temps des amours, de Marcel Pagnol

  1. J’ai aussi trouvé que ce tome était très inégal. Autant j’avais adoré « La gloire de mon père » et « Le château de ma mère » où on retrouvait justement tout le soleil du sud et l’ambiance de la garrigue, autant celui-ci me laisse un souvenir beaucoup plus gris et terne.
    On voit bien que ce n’est pas l’œuvre que Pagnol aurait voulu publier et qu’elle n’est que le fruit d’assemblages posthumes. On dirait qu’il manque des parties ou que l’organisation n’est pas très au point. Et c’est vraiment dommage…

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  2. Je viens de découvrir Pagnol avec Jean de Florette et Manon des sources. J’ai très envie de poursuivre l’aventure, alors pourquoi pas avec ses Souvenirs d’enfance. Merci pour ton billet, on a tendance à s’arrêter à La gloire de mon père et à sa suite sans forcément penser aux tomes suivants. 😉

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