La porte du ciel, de Dominique Fortier

Dans ma pile à lire depuis 2017, je me suis enfin décidée à lire La porte du ciel, roman d’une autrice québécoise qui me tentait beaucoup de par son thème : l’esclavage. Il y avait bien longtemps que je n’avais pas lu un roman historique portant sur cette thématique, et il me tardait de me replonger dans cette époque terrible de l’Histoire américaine.

L’histoire

Au coeur de la Louisiane et de ses plantations de coton, deux fillettes grandissent ensemble. Tout les oppose. Eleanor est blanche, fille de médecin ; Eve est mulâtre, fille d’esclave. Elles sont l’ombre l’une de l’autre, soumises à un destin qu’aucune des deux n’a choisi. Dans leur vie, il y aura des murmures, des désirs interdits, des chemins de traverse. Tout près, surtout, il y aura la clameur d’une guerre où des hommes affrontent leurs frères sous deux bannières étoilées. Plus loin, dans l’Alabama, des femmes passent leur vie à coudre. Elles assemblent des bouts de tissu, Pénélopes modernes qui attendent le retour des maris, des pères, des fils partis combattre. Leurs courtepointes sont à l’image des Etats-Unis : un ensemble de morceaux tenus par un fil – celui de la couture, celui de l’écriture.

Mon avis

Malheureusement, ce roman est une déception… Je ne sais toujours pas où l’autrice a voulu m’emmener, mais dans tous les cas je ne suis pas arrivée à destination !

Il faut dire que la plume de l’autrice est assez particulière… Très belle, c’est certain, mais particulière. Car elle est assez plate. Dominique Fortier explique, relate, reste dans les faits; aucune émotion, aucune description, aucune poésie dans ses mots. Alors certes, un récit qui se situe dans cette époque ne peut que nous révolter, et nous procurer par là même des émotions; mais je dois avouer que j’en attendais un peu plus. J’ai aussi eu du mal à savoir où l’autrice voulait m’emmener; elle mêle les temporalités, avec une évidence entre les époques qui est appréciable, mais dont je n’ai pas bien saisi l’intérêt.

Mais le principal problème du roman, c’est qu’on a l’impression qu’il ne s’y passe rien. Il s’y passe des choses, mais c’est relaté de manière tellement plate que ça les rend sans importance. La seule chose intéressante (du moins, que j’ai trouvée intéressante) qui se passe a lieu en fin de récit, et est donc peu exploitée. Le tout sans davantage d’explications ou d’émotions. Je me suis donc profondément ennuyée pendant ma lecture…

Le fait qu’on ne soit pas dans un genre littéraire bien défini, en suivant spécifiquement un fil rouge précis, m’a gêné; cela est probablement tout l’intérêt de l’ouvrage, mais pour ma part, je n’ai pas adhéré. On peut s’attendre à un récit d’esclavage, ce n’en est pas un; ni un roman historique, ni un roman d’amitié. Il y a des éléments de chaque de ci de là, mais rien de suffisamment abouti à mon goût. J’en suis ressortie avec un goût d’inachevé, avec l’impression d’avoir lu une histoire non dénuée d’intérêt mais qui n’était pas une véritable histoire, sans nouvelles connaissances historiques. Alors oui, certaines scènes sont marquantes, mais le tout était trop fragmenté pour me toucher.

J’ai donc été assez déçue par ce roman, qui est audacieux dans sa manière de proposer son récit, mais c’est cette audace à laquelle je n’ai pas adhérée. Dommage…

Une réflexion sur “La porte du ciel, de Dominique Fortier

  1. Mon souvenir quant à cette lecture est assez flou. Il me semble que j’avais plutôt aimé l’idée de départ, mais comme toi j’étais restée sur une absence d’émotions : impossible de m’attacher aux différents personnages me concernant.

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