Il y a quelques mois, j’ai remarqué la bande dessinée Collaboration Horizontale sur le blog de Pretty Books, mais ai attendu en vain que ma médiathèque s’en procure un exemplaire. J’ai attendu qu’elle soit sélectionnée pour le Prix littéraire des chroniqueurs web 2017, et que la scénariste Navie soit en dédicace pas très loin de mon lieu de travail, pour enfin en acheter un exemplaire à ma soeur… et le lire (bah quoi, il faut bien vérifier la marchandise avant d’offrir, non ?!) !
L’histoire
1942, Paris, Passage de la Bonne Graine. Rose, pour sauver son amie juive, Sarah, décide d’intervenir auprès de l’officier chargé de l’enquête, Mark. Rose est mariée à un prisonnier de guerre, avec qui elle a un enfant. Pourtant elle va se lancer dans une passion avec cet Allemand qui va lui révéler la femme qu’elle est. Cet immeuble est le sanctuaire de femmes héroïques et ordinaires, veuves ou célibataires, juives ou athées, scandaleuses ou acariâtres.
Mon avis
Quelle belle découverte j’ai faite avec cette bande dessinée ! Collaboration Horizontale dépeint un pan de notre Histoire trop méconnu, de manière subtile, et j’ai énormément apprécié cela.
Le scénario que Mademoiselle Navie a élaboré est assez complet, car il couvre plusieurs aspects de la Seconde Guerre Mondiale : collaboration, résistance, statut de la femme à l’époque. Car oui, toute la bande dessinée tourne autour des femmes qui cohabitent dans un petit immeuble parisien. Chacune de ces femmes doit faire face à ses propres problèmes, dus à la guerre : ségrégation, violence, collaboration, résistance, place de la femme au sein de cette société qui les régente alors qu’elles gèrent tout. Chaque personnage féminin gère à sa manière sa propre situation, elles s’entraident (ou pas), se soutiennent (ou pas), se jugent (ou pas), se surveillent (ou pas). Chaque personnage est bien nuancé, évolue largement au fil de l’avancée de la bande-dessinée. Je dois avouer que les personnages de Simone et Joséphine niveau féminin, et de Camille niveau masculin, m’ont particulièrement touché.
J’ai également beaucoup aimé le trait de crayon de Carole Maurel, et la colorisation aux accents sépia utilisés. Certaines planches sont criantes d’émotions, tout en faisant passer un grand nombre d’informations et de messages. La mode de l’époque, la ville de Paris, tout est bien retranscrit, et mis en valeur par une colorisation très intéressante.
Cette bande-dessinée, en plus d’être intéressante au niveau historique, aborde des thèmes et des réflexions intéressants. Elle remet en cause l’idée parfois préconçue qu’on peut se faire de la collaboration avec les nazis en cette période vraiment très trouble… Comment juger une histoire d’amour, un sentiment qui ne se commande pas ?
Je vous conseille vivement de lire Collaboration Horizontale, qui n’est pas une bande dessinée simple à appréhender, qui a le mérite de soulever un fait historique insuffisamment abordé dans les livres d’Histoire, et d’une manière nouvelle.
J’ai adoré cette bande-dessinée ! Les planches, le traits de crayon ! C’est très réussi et je m’étais régalée 🙂
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Un coup de cœur pour ma part !
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ta chronique me donne très envie de découvrir cette BD ! je trouve que cet aspect de la guerre n’est pas très évoqué, et souvent de façon trop violente en oubliant l’amour ou les choix difficiles pour les femmes de l’époque ! je vais noter ce livre dans ma WL !
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Exactement, les femmes ayant eu des relations avec les soldats allemands sont généralement décrites comme des prostituées ou des collabos. Remettre un peu de nuance là dedans ne fait pas de mal !
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Je viens de le lire… J’ai comme toi beaucoup aimé!
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