Miniaturiste, de Jessie Burton

Depuis sa sortie début 2015, derrière sa jolie couverture, Miniaturiste me faisait de l’oeil. Mais ce roman me faisait peur en même, du fait de son nombre de pages, et des différents avis que j’avais pu lire le concernant un peu partout sur la blogosphère. Quand j’ai eu ma liseuse, je me suis décidée à l’acheter en numérique, et me suis plongée dedans !

L’histoire

Nella Oortman n’a que dix-huit ans ce jour d’automne 1686 où elle quitte son petit village pour rejoindre à Amsterdam son mari, Johannes Brandt. Homme d’âge mûr, il est l’un des marchands les plus en vue de la ville. Il vit dans une opulente demeure au bord du canal, entouré de ses serviteurs et de sa soeur, Marin, une femme restée célibataire qui accueille Nella avec une extrême froideur. En guise de cadeau de mariage, Johannes offre à son épouse une maison de poupée, représentant leur propre intérieur, que la jeune fille entreprend d’animer grâce aux talents d’un miniaturiste.
Les fascinantes créations de l’artisan permettent à Nella de lever peu à peu le voile sur les mystères de la maison des Brandt, faisant tomber les masques de ceux qui l’habitent et mettant au jour de dangereux secrets.

Mon avis

J’ai passé un bon moment de lecture avec ce roman, même si je ne peux m’empêcher d’émettre quelques réserves vu le rythme en dents de scie qu’il m’a fallu adopter pour en venir à bout.

J’ai eu énormément de mal à entrer dans le roman. Il m’a bien fallu 40% du roman, soit environ 200 pages, pour commencer à vraiment apprécier ce que je lisais, et savoir où Jessie Burton allait m’emmener. Mon principal blocage était dû au fait que je n’arrivais pas à appréhender clairement les personnages que je rencontrais, autant Nella l’héroïne que les nouveaux membres de sa famille. Les rares dialogues étaient disparates et étranges, avec aucune indication de ton, ce qui faisait que j’avais du mal à déterminer si les personnages étaient cordiaux ou attentionnés, ou au contraire énervés. Je trouvais également le tout très lancinant, avec une atmosphère assez opaque et beaucoup de mystère dont je trouvais que les explications tardaient à venir.

Et d’un coup, tout s’est débloqué. En quelques lignes, la situation s’est éclaircie, de même que les relations entre les personnages, et à partir de là ma lecture a été beaucoup plus fluide. Et je n’ai plus pu lâcher mon livre ! Car même si j’avais eu du mal à m’attacher aux personnages, je ne pouvais m’empêcher d’angoisser par rapport à ce qu’ils subissaient, et à me demander comment ils allaient s’en sortir. Le rythme du roman était d’ailleurs beaucoup plus soutenu, et chaque fin de chapitre amenait forcément à débuter le suivant.

J’ai trouvé dans ce roman énormément de thématiques abordées auxquelles je ne m’attendais pas, au premier rang desquelles se trouve le féminisme. Et oui, on ne s’attend pas à ce que le féminisme soit abordé dans un roman historique se déroulant au XVIIème siècle, et pourtant il l’est, et de manière très subtile. En parallèle sont abordés des sujets comme le rang social, le racisme, ou la religion. Le contexte de l’âge d’or en plein coeur de la société marchande d’Amsterdam à la fin des années 1600 est également très bien décrit, et les descriptions de la ville et de son ambiance, de ses décors, ses odeurs et ses textures, m’ont captivée. J’ai finalement trouvé ce roman assez original de par son contexte, et audacieux par l’histoire qu’il décrit.

J’ai par contre quelques réserves concernant l’histoire, notamment du mystère autour de ce fameux Miniaturiste. J’ai compris le sens de ce personnage, mais j’aurais aimé une conclusion plus poussée. De nombreuses questions restent en suspens à la fin du roman, et j’aurai apprécié un épilogue, au moins quelques lignes… La fin fut beaucoup trop abrupte pour moi, et j’étais donc un peu amère en refermant le roman (enfin, en éteignant ma liseuse plutôt…).

Même si, globalement, j’ai passé un bon moment avec Miniaturiste, mais je regrette les longueurs et l’opacité de la première partie du roman, de même que sa fin abrupte et les nombreuses questions que je me pose encore aujourd’hui… Reste que je ne m’attendais pas à lire un roman si riche, et que son histoire si actuelle me poursuivra encore quelques temps !

9 réflexions sur “Miniaturiste, de Jessie Burton

  1. Ton avis regroupe assez ce que j’ai déjà lu sur ce livre. Je l’ai. Donc, dès que l’envie me prendra, je tenterai. Et peut-être que, si ça ne va pas, je me forcerais à aller jusqu’aux 200 premières pages pour que ça me fasse le même effet qu’à toi 🙂

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