Au pays des kangourous, de Gilles Paris

Le seul challenge auquel je participe chaque année, c’est le challenge ABC (je vous invite d’ailleurs à consulter ma pile à lire pour la session 2018 en cliquant ici). Ce challenge me permet de sortir des livres qui sont dans ma pile à lire depuis trop longtemps, et de découvrir des romans que je n’aurais peut-être pas sélectionné de moi-même. C’est pour cela que j’ai sorti Au pays des kangourous de ma pile à lire, qui m’avait été offert il y a presque deux ans (!!!) et qui avait été conseillé par Bulledop (il me semble) !

L’histoire

Simon, neuf ans, vit avec son père Paul et sa mère Carole dans un vaste appartement parisien au Trocadéro. Mais le couple n’en est plus un depuis longtemps. Paul est écrivain, il écrit pour les autres. Carole, femme d’affaires accomplie, passe sa vie en Australie, loin d’un mari qu’elle n’admire plus et d’un enfant qu’elle ne sait pas aimer. Le jour où Paul est interné pour dépression, l’enfant sans mère est recueilli par Lola, grand-mère fantasque, adepte des séances de spiritisme avec ses amies « les sorcières », et prête à tout pour le protéger.
Dans les couloirs trop blancs des hôpitaux, il rencontre aussi l’évanescente Lily, enfant autiste aux yeux violets qui semble bien résolue à lui offrir son aide. Porté par l’amour de Lily, perdu dans un univers dont le sens lui résiste, Simon va tâcher, au travers des songes qu’il s’invente en fermant les yeux, de mettre des mots sur la maladie de son père, jusqu’à toucher du doigt une vérité indicible.

Mon avis

J’ai passé un très joli moment de lecture avec ce roman, qui m’a baladé entre rêve et réalité, joie et mélancolie. J’ai découvert la plume de Gilles Paris avec ce roman, et je suis loin d’être déçue !

Ce que je retiens principalement de ce roman, c’est la plume de l’auteur. Gilles Paris est un magicien des mots. Il réussit brillamment à vous transporter dans une histoire, à vous faire flotter doucereusement dans un univers. Il a une écriture qui vous bouleverse et vous étonne à la fois. Il passe facilement d’une situation commune à un fantasme assumé, pour toutes les catégories de personnages, ce qui rend la lecture à la fois surprenante, émouvante et captivante. Cet auteur est une vraie révélation pour moi, et il est certain que je lirai ses autres romans !

J’ai beaucoup aimé le personnage du petit Simon, dont Gilles Paris a si bien su retranscrire l’âme d’enfant. Simon se retrouve confronté à des situations difficiles, lui qui déjà avait une vie assez compliquée avec l’absence de sa maman. Sa manière d’appréhender et de voir tout ce qui se passe autour de lui est vraiment bouleversante; on oublie souvent que les enfants ne portent pas de jugement sur les adultes, qu’ils prennent ce qu’on leur donne et cherchent uniquement à connaitre la vérité. Simon m’a replongé, à sa manière, dans la nébuleuse de mon enfance, et je l’en remercie pour ça.

L’histoire est traitée de manière très originale, car elle l’est du point de vue de Simon, l’enfant témoin de la dépression de son père et de la manière dont les adultes vont gérer cette situation. On le suit dans ses rencontres, dans ses rêves, dans sa vision spécifique des hôpitaux et des médecins. D’un autre point de vue que le sien, le roman aurait pu tomber dans le misérabilisme. Ici c’est le contraire : l’auteur insiste sur les choses positives et sur la beauté de la vie, sur l’amour qui unit les gens plutôt que l’absence des êtres aimés.

Le pays des kangourous est un roman particulier, dont l’histoire est difficile mais dont on ressort bien et grandi, tout comme Simon. Un roman à découvrir !