Lola Bensky, de Lily Brett

J’ai entendu parler de Lola Bensky à travers les chroniques de Gérard Collard, de la librairie La Griffe Noire, et n’ai pas hésité à l’acheter en poche à sa sortie (en 2016, mais passons sur ce détail temporel qui montre à quel point je suis habile pour laisser les livres mourir d’ennui dans ma pile à lire). Il m’a fallu l’inscrire dans mon challenge ABC 2018 – pour lequel je ne suis pas en avance – pour enfin l’en sortir !

L’histoire

Londres 1967 : Lola Bensky, jeune journaliste pour le magazine australien Rock-Out, n’a que 19 ans quand elle se retrouve au coeur de la scène musicale la plus excitante du moment ! Sans diplôme mais douée, trop grosse et toujours au régime, trop sage pour les sixties, quelles questions cette drôle de fille qui ne connaît rien au rock, n’a jamais étudié le journalisme et dont le seul bagage et pas des moindres est d’être l’enfant de deux survivants d’Auschwitz, va-t-elle bien pouvoir poser à ces rock stars en devenir ?
Armée de son magnétophone et tartinée de fond de teint, Lola observe, écoute, écrit. À Londres, elle parle bigoudis avec Jimi Hendrix et sexe avec Mick Jagger. À Monterey, elle échange avec Mama Cass sur leurs régimes respectifs et aborde l’amour entre filles, la drogue et l’alcool avec Janis Joplin. Un jour, elle prête même ses faux-cils à Cher…
Subtiles, drôles, personnelles, les questions s’enchaînent, dévoilant des portraits inattendus de ces dieux du rock, mais révélant surtout la quête identitaire que Lola mène inconsciemment. Épouse, mère, auteure reconnue, Lola Bensky continue à s’interroger sur ce qui fait la force d’un être humain.

Mon avis

J’ai passé un sympathique moment de lecture avec ce roman… mais je dois avouer que je m’attendais à autre chose. Je pensais lire un roman pétillant comme il m’avait été décrit, et j’ai lu au final un roman extrêmement triste.

Commençons par les aspects sympathiques du roman. Son principal attrait réside dans les rencontres de Lola avec les stars du rock des années 60 : Jimi Hendrix, Mick Jagger, Mama Cass, Cher, Janis Joplin. Des portraits et conversations en toute intimité avec des légendes, moi, j’adhère totalement ! Sachant que le livre a une portée autobiographique, je me demande si ces propos ont été réellement tenus. Quand bien même ce ne serait pas le cas, je décèle une sincérité dans les lignes de Lily Brett, qui souhaitait à travers les pages de son livre, faire ressortir la personnalité de ces personnes. Et elle a réussi, avec brio !

Le roman aborde également la thématique très intéressante, et que je n’avais jamais vu à ce point exploitée, de l’héritage des enfants de parents déportés lors de la Seconde Guerre Mondiale. J’ai vraiment ressenti le poids qui pesait sur Lola, la manière dont le poids de son histoire familiale pesait sur elle, l’influence que les morts avaient sur sa vie de famille, et sur le coup porté sur les croyances de ses parents. L’autrice aborde avec beaucoup de pudeur les questions de religion et de tradition. Comment se construire et vivre sa vie dans une période de changement totale de moeurs, dans le milieu du rock’n’roll, au sein d’une famille si particulière ?

Je suis par contre plus mitigée sur l’histoire du roman en elle-même, qui est, ma foi, inexistante. A part nous expliquer la vie de Lola, aucun fil rouge ne vient agrémenter les chapitres. Et ça me manque, surtout quand on nous présente un livre que fait des allers retours temporels… De ce fait, j’ai trouvé que les passages d’interviews de stars du rock n’avaient au final pas de sens. Elles sont le prétexte à des réflexions de l’auteure sur son poids ou sur Dieu, mais rien de bien concret. J’ai limite trouvé que c’était un prétexte pour dire ‘J’ai interviewé telle et telle légende du rock »…

Lola Bensky est un roman intéressant, mais un peu maladroit dans sa forme, et qui tente de traiter d’une thématique très sombre par le biais d’interviews de stars du rock, ce qui ne m’a pas tout à fait convaincue.

3 réflexions sur “Lola Bensky, de Lily Brett

  1. J’ai toujours un peu de mal avec les romans mi-autobiographiques mi-fictionnels… Ne pas savoir si ce que l’on me raconte est vrai ou pas, surtout lorsque cela implique des célébrités, me déstabilise énormément ! Je pense que je passerai mon chemin…

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