Les trois filles du Capitán, de Maria Dueñas

Quand je vois un roman historique publié par les éditions Robert Laffont, je suis intriguée. Cette maison est pour moi synonyme de qualité dans ses choix de publication de ce genre, et je m’aventure souvent à lire les résumés de leurs romans. Et quand j’ai lu celui des Les trois filles du Capitán, j’ai foncé et l’ai sollicité sur NetGalley !

L’histoire

New York, 1936. El Capitán, petit restaurant de quartier de la 14e Rue, une des enclaves de la colonie espagnole, peine à être rentable. Le décès accidentel sur les docks de son propriétaire, le casse-cou bourlingueur Emilio Arenas, oblige ses trois jeunes filles au tempérament fougueux à en prendre les rênes. Abattues mais poussées par la nécessité de subvenir à leurs besoins, Victoria, Mona et Luz devront surmonter bien des obstacles pour voir leur rêve se réaliser, celui de transformer la gargote en night-club latino.

Mon avis

J’ai passé un très bon roman en compagnie de ce roman, qui a réussi à aborder des thématiques très fortes, tout en offrant surprises et émotions.

J’ai tendance à me jeter à l’aveugle dans les romans historiques. Cependant, en ayant lu quelques uns depuis quelques années, j’ai l’habitude de retrouver une certaine trame, un peu classique. Et ici, j’ai eu la bonne surprise… d’être surprise ! Car au-delà de nous proposer un roman sur des jeunes femmes émigrées dans la grande New York des années 1930, elle offre de belles réflexions sur des thématiques comme le féminisme, l’émancipation, la liberté et la culture.

Maria Dueñas aborde le thème de l’émigration d’une manière qui m’a semblé très juste, abordant le déracinement qu’il entraine (notamment quand il est forcé) de manière très émouvante. Le personnage de Remedios, la mère de famille, m’a particulièrement ému, étant totalement perdu sur cette nouvelle terre, architecture, culture, rythme, sans aucun repaire. Son inaptitude à s’adapter en devient limite grotesque dans le récit, marquant ostensiblement la difficulté des émigrés à s’intégrer dans un nouveau pays.

Au-delà du thème de l’émigration, Maria Dueñas propose un roman résolument féministe. Les trois filles sont bien différentes les unes des autres, mais chacune cherche à s’épanouir et à s’émanciper en s’accrochant à la liberté nouvelle que cette terre leur offre. Entre amours, amitiés, désillusions, espoirs avortés, elles vont apprendre à vivre leurs rêves. J’ai adoré les suivre dans leur apprentissage de ce que ce pays avait à leur apprendre, le bon comme le mauvais. Découvrir New York, partie espagnole, était passionnant !

Maria Dueñas offre un roman très richement documenté, que ce soit sur l’architecture de la ville de l’époque, que sur les modalités d’émigration espagnole de l’époque, et les différentes organisations et associations existantes pour accompagner les exilés. J’ai été totalement embarquée dans l’ambiance folle de la ville, dans le réconfort que le voisinage pouvait apporter aux personnages, et dans le mélange de rêve et de violence que revêt la vie dans ce lieu.

Les trois filles du Capitán fut un très bon moment de lecture, riche en découvertes et en émotions : n’hésitez pas à vous pencher dessus !

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