Scum Manifesto, de Valerie Solanas

Lors de ma lecture de L’Amazone verte (cliquez ici pour lire ma chronique), j’ai noté quelques ouvrages féministes à me procurer. Parmi eux se trouvaient Scum Manifesto, dont je n’avais jamais entendu parler, mais qui a apparemment énormément fait parler de lui lors de son arrivée en France au début des années 1970. Quand j’ai vu que NetGalley le proposait suite à sa réédition aux éditions 1001 nuits, j’ai foncé !

L’histoire

En renversant l’image de la femme comme être inférieur par nature pour l’appliquer à l’homme, l’autrice démonte la mécanique de la domination masculine.
Un pamphlet littéraire et politique, où l’humour et la provocation révèlent les rapports de force entre les sexes. Depuis sa diffusion dans les rues de New York par Valerie Solanas en 1967, SCUM Manifesto est devenu un texte culte du féminisme.

Mon avis

Il est impossible de rester de marbre face à ce texte très court mais très cru, brutal, violent, qui prône la misandrie et la révolution. Il reste cependant important de lire les textes qui ont fait bougé les lignes, comme celui a pu le faire au niveau international pour la lutte féministe. Mais, je pense qu’une mise en perspective de ce texte concernant son autrice et son histoire est primordiale pour le cerner correctement.

Plusieurs émotions m’ont traversée à la lecture de ce manifeste. En premier lieu, l’ébahissement. Je savais ce que l’essai me réservait, mais lire un récit aussi extrême dans ses propos m’a étonnée à l’extrême. Valerie Solanas déverse toute sa haine des hommes dans ce manifeste, et dépeint ses idéaux révolutionnaires et féministes. Pour ma part, c’est un féminisme que je ne partage pas du tout, mais j’ai tout de même trouvé un écho à certaines phrases, notamment celles concernant la manière dont le patriarcat a modifié le mode de pensée des femmes au fil des siècles.

L’essai est très court, mais chaque phrase est un uppercut contre le patriarcat. Valerie Solonas prône la violence, le meurtre et la révolution pour y mettre fin. Oui oui… Elle n’épargne personne dans ce manifeste, surtout pas les femmes trop naïves pour croire que quelques avancées changeront la situation. C’est en cela que ce texte peut faire écho; rappelons qu’il est arrivée en France en 1971, soit il y a 50 ans, et que personne ne peut affirmer que la société est égalitaire aujourd’hui…

Lire ce manifeste en son état ne serait pas aussi intéressant sans la postface de Lauren Bastide, qui remet en perspective le propos de Valerie Solanas en présentant la vie de cette dernière, et la manière dont elle s’est érigée en figure politique féministe de par ses actes et sa violence. Dans une période où chaque combat semble gagner en violence et en extrémisme, il est intéressant de replonger dans ce manifeste qui a su faire bouger les lignes.

2 réflexions sur “Scum Manifesto, de Valerie Solanas

  1. Il aiguise ma curiosité, je sais que je vais avoir du mal avec les propos violents mais il faut comme tu le dit le remettre dans le contexte. Je pense le lire meme si je ne suis pas misandre comme son autrice. Cela fait aussi bouger nos mentalités de ce confronter à des idées contraire aux nôtres pour pouvoir ensuite débattre et avancer.

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  2. Je te rejoins, il faut remettre les choses dans leur contexte, etc., mais c’est clairement un ouvrage à lire (pas pour tout le monde, certes – même avec du recul, certaines personnes ne comprendront pas ou ne voudront pas comprendre le propos). Il y a des choses intéressantes, en tout cas.

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