Le sexocide des sorcières, de Françoise d’Eaubonne

Depuis mon coup de coeur pour L’amazone verte il y a deux ans (cliquez ici pour lire mon avis), je n’ai pas pu passer à côté de la réédition du Sexocide des sorcières de Françoise d’Eaubonne par les éditions Au Diable Vauvert, qui lance par là même une nouvelle collection.

L’histoire

Du XVe au XVIIe siècle, l’Europe chrétienne (catholique comme protestante) fut prise d’une brusque frénésie contre la sorcellerie. Des dizaines de milliers de personnes, accusées à tort ou à raison de pratiques démoniaques, furent torturées avant de se retrouver dans les flammes des bûchers. La quasi-totalité des victimes furent des femmes. Ce ne peut être l’effet du hasard. Dans ce pamphlet rageur, l’auteur replace ces trois siècles de chasse aux sorcières dans le contexte général de la misogynie fondamentale du christianisme pour lequel toute femme incarne peu ou prou le mal.

Mon avis

Sans grande surprise, j’ai dévoré ce très cout essai féministe en une journée, que j’ai beaucoup apprécié ! J’ai ainsi découvert une première œuvre de Françoise d’Eaubonne, et j’espère que ce ne sera pas la dernière car j’ai beaucoup apprécié son style !

J’étais déjà admirative de Françoise d’Eaubonne, et cet essai a confirmé mon intérêt pour son œuvre. C’est fou de penser qu’e’en 1999, soit vingt ans avant Mona Chollet (dont l’essai a beaucoup fait parler à sa sortie), Françoise d’Eaubonne avait déjà réfléchi, rédigé et édité un essai sur la manière dont les femmes, sous le prisme de la sorcellerie, ont été assassinées par les hommes depuis des siècles. Le monde n’était probablement pas prêt pour Françoise d’Eaubonne !

J’ai beaucoup apprécié le travail de documentation effectuée par l’autrice, qui a repris ce constat depuis la période de l’antiquité jusqu’à nos jours. J’ai trouvé ses explications extrêmement fluides, et très accessible. Sans être expert en Histoire ou en sociologie, il est très simple de comprendre ce que Françoise d’Eaubonne nous explique, tant elle réussit à remettre les actes dans leur contexte. J’ai apprécié que cet ouvrage ne soit pas qu’une suite d’explications, mais soit aussi un support d’expression des idées féministes de l’autrice. Le terme Féminicide est aujourd’hui employé, mais il ne faut pas oublier que Françoise d’Eaubonne l’avait introduit avec le terme Sexocide.

Vous l’aurez compris, je ne peux que vous conseiller de découvrir cet essai de Françoise d’Eaubonne, que vous ayez lu Sorcières de Mona Chollet ou non. C’est une très bonne introduction à l’idée, et ça m’a donné envie de découvrir le reste de son œuvre !

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