Les heures souterraines, de Delphine de Vigan

Il y a quelques mois, ma sœur m’a prêté ce roman. Cela fait longtemps que je souhaite découvrir la plume de Delphine de Vigan. Même si je sais que ce roman n’est pas son plus reconnu ni son plus célèbre, et que j’ai lu des avis mitigés dessus, j’étais curieuse de pouvoir le découvrir.

519B1z8CfZL._SX307_BO1,204,203,200_L’histoire
Chaque jour, Mathilde prend la ligne 9, puis la ligne 1, puis le RER D jusqu’au Vert-de-Maisons. Chaque jour, elle effectue les mêmes gestes, emprunte les mêmes couloirs de correspondance, monte dans les mêmes trains. Chaque jour, elle pointe, à la même heure, dans une entreprise où on ne l’attend plus. Car depuis quelques mois, sans que rien n’ait été dit, sans raison objective, Mathilde n’a plus rien à faire. Alors, elle laisse couler les heures. Ces heures dont elle ne parle pas, qu’elle cache à ses amis, à sa famille, ces heures dont elle a honte. Thibault travaille pour les Urgences Médicales de Paris. Chaque jour, il monte dans sa voiture, se rend aux adresses que le standard lui indique. Dans cette ville qui ne lui épargne rien, il est coincé dans un embouteillage, attend derrière un camion, cherche une place. Ici ou là, chaque jour, des gens l’attendent qui parfois ne verront que lui. Thibault connaît mieux que quiconque les petites maladies et les grands désastres, la vitesse de la ville et l’immense solitude qu’elle abrite. Mathilde et Thibault ne se connaissent pas. Ils ne sont que deux silhouettes parmi des millions. Deux silhouettes qui pourraient se rencontrer, se percuter, ou seulement se croiser. Un jour de mai. Autour d’eux, la ville se presse, se tend, jamais ne s’arrête. Autour d’eux s’agite un monde privé de douceur.

Mon avis
Ce petit roman d’un peu plus de 250 pages m’a fait passé un très bon moment de lecture. Lu en une journée à peine, je l’ai dévoré ! Les deux points forts de ce roman sont pour moi la plume de Delphine de Vigan, et le personnage de Mathilde.

Pour une découverte, ça en est une : je crois que je suis tombée amoureuse de la plume de Delphine de Vigan. Et si ce roman n’est pas son meilleur, alors je n’ai qu’une hâte : découvrir les autres !  Son écriture est toute en dentelle, très précise mais très fine, elle réussit très bien à retranscrire les émotions des personnages et les impressions des décors. Elle nous retranscrit un Paris sombre, triste, où l’individualisme règne, où le temps est une denrée rare que plus personne n’apprécie, où les contacts humains n’existent plus.
J’ai beaucoup aimé la manière dont elle décrit les transports en commun; moi qui prends les transports en commun parisiens depuis une petite année au quotidien, je me suis totalement reconnue là-dedans.

J’ai adoré le personnage de Mathilde, l’un des deux personnages principaux. Je me suis totalement identifiée, et à la manière dont un emploi peut vous aliéner, et vous permettre autant de vous sentir vivant que vous tuer à petits feux. J’ai aimé son courage, sa dévotion, sa relation avec ses enfants, la manière dont elle appréhende son environnement, tant professionnel qu’urbain.

Par contre, je n’ai pas réellement adhéré au personnage de Thibault. J’ai trouvé que sa situation n’évoluait pas du tout; il nous permet uniquement de découvrir le Paris sombre, où la solitude règne.
J’ai également été très frustrée par la fin. Dès le début du roman, l’auteur met en place une espèce de suspens sur un certain événement… et le suspens retombe comme un soufflé. Dommage !

15/20

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