Seuls les enfants savent aimer, de Cali

Il y a quelques années, j’étais une fan absolue de Cali, notamment de son premier album L’amour parfait, que j’écoute d’ailleurs assez régulièrement. Je l’ai vu plusieurs fois en concert, et je continue de le suivre de loin. Quand j’ai vu qu’il avait sorti son premier roman, inspiré de la perte de sa mère alors qu’il était tout petit, je me suis bien évidemment jeté dessus sur NetGalley, et l’ai reçu en cadeau de la part de ma grande-soeur en même temps !

L’histoire

Seuls les enfants savent aimer.
Seuls les enfants aperçoivent l’amour au loin, qui arrive de toute sa lenteur, de toute sa douceur, pour venir nous consumer.
Seuls les enfants embrassent le désespoir vertigineux de la solitude quand l’amour s’en va.
Seuls les enfants meurent d’amour.
Seuls les enfants jouent leur coeur à chaque instant, à chaque souffle.
À chaque seconde le coeur d’un enfant explose.
Tu me manques à crever, maman.
Jusqu’à quand vas-tu mourir ?

Mon avis

J’ai englouti ce joli roman très rapidement, comme une petite part de gâteau marbré qui vous rappelle votre enfance. Quand vous mangez du gâteau à 6 ans, vous pensez uniquement au plaisir que vous aurez à le déguster; 20 à 30 ans plus tard, les pensées ne sont plus les mêmes… C’est la même chose avec ce roman, qui vous rappelle vos émotions et votre vision de la vie à l’époque où vous étiez enfant.

J’ai retrouvé toute la poésie des textes de Cali dans son roman, très bien écrit. Ce roman est un roman d’amour, celui d’un petit garçon pour sa maman dont il ne comprend pas la mort, dont il n’a pas pu partager les derniers instants, à qui il n’a pas pu faire ses adieux. On ressent clairement la confusion de ce petit minot qui ne sait pas expliquer certaines de ses réactions, même si nous, en tant que lecteur adulte, nous comprenons sa colère et sa tristesse.

Il est impossible de ne pas s’attacher au petit Bruno, petit dernier d’une jolie fratrie très émouvante. Comment rester insensible aux tentatives de ce petit garçon de retrouver l’amour maternel dans d’autres yeux que ceux de sa mère disparue ? Maman de substitution, meilleur ami, amoureuse, Bruno n’a de cesse d’essayer de se faire aimer. Derrière cette soif d’amour se cache une tristesse déchirante, qui m’a beaucoup touchée.

J’ai par contre un peu de mal à comprendre le titre du roman. Pourquoi affirmer que seuls les enfants savent aimer ? Comment ne pas voir les efforts fournis par ses grands-parents pour l’entourer ? L’aimer et l’éduquer à la fois, cela fait probablement la différence… J’ai parfois eu du mal à être entièrement enveloppée par les émotions, à ressentir pleinement le deuil de cette famille. Même si je ne m’attendais pas à lire un roman dramatique, je me suis tout de même souvent demandé où l’auteur voulait m’emmener…

Que vous connaissiez ou non le Cali chanteur, je vous conseille de découvrir le Cali écrivain : une jolie plume, délicate et sensible, au service de personnages touchants.