Miss Jane, de Brad Watson

J’avais été charmée par le résumé de Miss Jane, l’une des parutions de la rentrée littéraire Grasset, ainsi que par sa couverture : une couverture jaune pétant pour illustrer un roman historique, j’avais rarement vu ça ! Quand je l’ai vu dans le catalogue NetGalley, je n’ai pas réfléchi plus de deux secondes avant de le solliciter !

L’histoire

Jane Chisolm vient au monde en 1915, dans une petite ferme du Mississippi. Quelques instants après sa naissance, le Dr Thompson saisit un carnet et commence à prendre des notes. Jane est née avec une malformation : un handicap qu’elle devra surmonter sa vie durant. Les premières années à la ferme, au milieu d’une nature éblouissante, sont joyeuses et innocentes. Ce n’est qu’à l’approche de ses six ans que la petite Jane prend conscience de sa singularité. Mais sa soif d’apprendre est plus forte que les réticences de ses proches. Elle entre à l’école, se plonge dans les livres. Puis arrive l’adolescence et le Dr Thompson devient son principal confident, y compris lorsque celle-ci tombe amoureuse…

Mon avis

Malheureusement je n’ai pas pris énormément de plaisir lors de ma lecture… J’ai eu du mal à adhérer à la plume de l’auteur et au développement de l’histoire, même si le personnage de Jane a su me charmer.

Beaucoup de romans traitent du handicap de nos jours, mais peu le traitent d’un point de vue historique. C’est ce thème qui m’a attiré dans le roman, et je dois avouer que la thématique est bien traitée. On ressent clairement le désarroi des personnages, et même du médecin de famille, face à la médecine de l’époque, à un début de siècle qui a vu la prise en charge médicale et chirurgicale largement améliorée, mais qui n’a pas pu prendre en charge tout le monde… Et en parallèle, on suit la petite Jane qui, en plus de venir au monde au sein d’une famille disloquée, doit se construire autour de ce handicap qui, même si elle s’y adapte, ne lui permet pas de vivre une vie « normale » pour une femme selon les critères de l’époque…

J’ai beaucoup apprécié le personnage de Jane, extrêmement humble et optimiste. Malgré sa situation et sa mise à l’écart, elle ne se plaint pas, et au contraire profite largement de chaque petit plaisir de la vie et de ce que la nature et le monde ont à lui offrir. J’ai apprécié sa pudeur, son évolution, son altruisme, son dévouement et sa capacité à se sacrifier pour le bonheur des autres. Elle a très vite compris que le monde n’était pas prêt à l’accepter telle qu’elle était, et a appris à se débrouiller seule, sans s’apitoyer sur son sort. C’est une héroïne d’un courage absolue, qui mène un combat personnel contre elle-même durant tout le roman. Elle sort clairement du lot des héroïnes de romans historiques habituels qui mènent des combats à plus large échelle, mais elle m’a semblé d’autant plus brave.

J’ai par contre clairement eu du mal avec le déroulement de l’histoire et surtout la plume de Brad Watson, trop contemplative à mon goût. L’auteur s’est inspiré d’une histoire vraie pour écrire son roman, ce qui malheureusement a entraîné beaucoup de lenteur… Clairement, il ne se passe pas grand chose dans ce livre. D’autant plus que l’auteur passe beaucoup de temps à décrire les sensations de Jane au milieu de la nature, son émerveillement à découvrir de nouvelles choses, afin de montrer qu’elle peut avoir ses moments de bonheur et d’apprentissage par elle-même… Disons que c’est sympa au début, mais qu’au bout de 384 pages ça devient long ! Je comprends le message qu’il a souhaité faire passer à travers son récit, mais pour moi, 100 pages de moins auraient été bénéfiques.

Même si le personnage de Jane m’a beaucoup touchée, je ne peux dire ne pas avoir ressenti d’ennui durant ma lecture. Une plume trop contemplative et une histoire trop peu dynamique à mon goût m’auront empêché d’apprécier totalement les heures passées en compagnie de ce roman.

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