Les miracles de l’Ourcq, de Véronique Pierron

La couverture du roman Les miracles de l’Ourcq, aperçue chez ma libraire, m’a tapé dans l’oeil. Et quelle belle surprise de voir que ce roman se déroulait près de là où je vis, en Seine-et-Marne. J’ai tenté ma chance sur NetGalley, et ai eu le bonheur de voir ma sollicitation acceptée par l’éditeur.

L’histoire

Sur les bords du canal de l’Ourcq à Paris, toute une population en marge a construit des villages avec des maisons de fortune en carton recouvertes de bâches en plastique. On y rencontre le Vieux, qui, après un naufrage personnel, s’adonne dans sa petite caravane à sa passion du tricot ; Sandra, atteinte du syndrome de Gilles de La Tourette ; Bella, qui est voyante, ou encore Noury le musicien. Il y a aussi Juno, le Brésilien poète illettré, fou amoureux d’une écrivaine infirme au succès grandissant. Cette population de cabossés aurait bien besoin d’un coup de pouce du destin. Jusqu’au jour où surgissent les miracles de l’Ourcq…

Mon avis

J’ai passé un bon moment en compagnie de ce roman, même si je reste un peu sur ma réserve. J’ai bien aimé le fond, mais la forme m’a davantage gênée…

J’ai eu beaucoup de mal à entrer dans le roman, car je suis restée totalement hermétique à la plume de Véronique Pierron. Je ne critique pas sa plume, loin de là, celle-ci possédant une poésie remarquable. Mais je ne m’attendais pas à trouver ce genre de plume dans ce roman, que je voulais léger, et qui a alourdie ma lecture. Cette poésie s’est allégée au fil des chapitres, heureusement pour moi, car je ne sais pas si j’aurais été au bout de ma lecture. Mais je le répète : ce n’est pas parce que je n’ai pas apprécié que ce n’est une plume de qualité, au contraire !

J’ai par contre beaucoup apprécié l’histoire du roman. Il ne m’a jamais été donné de lire jusqu’ici un roman qui parle des roms, sans papiers et autres personnes dites « marginales », frappées par des accidents de la vie. Petit à petit, je me suis attachée à la plupart d’entre eux. En plus de constituer une galerie de personnages haute en couleurs, Véronique Pierron ajoute un aspect fantastique à son histoire, qui donne lieu à des scènes hautement improbables touchant au loufoque, mais qui sont très agréables à suivre.

Suivre ce genre de personnage pourrait laisser penser à un roman social dur; et bien c’est le contraire. C’est d’ailleurs ce que j’ai apprécié dans ce livre : ne plus regarder ces personnages selon leur nationalité ou leur « statut » de marginal, mais les (re)connaitre en tant qu’individu, ce qu’on a tendance à ne pas faire. J’ai aimé ces personnages pour leur bienveillance collective, leur passion, leurs peurs et leur humanité. Evidemment, cela n’évite pas de parler de la violence et de la situation politique et sociale douteuse autour de ces personnages, mais ce n’est pas le propos principal du livre. Le rythme de l’histoire reste un peu lent, mais la conclusion était à la hauteur de mes attentes.

Les miracles de l’Ourcq est un roman surprenant, qui a su me séduire par ses personnages attachants, même si la forme et le rythme m’ont moins convaincue…

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