La Maison des égarées, de Julie Kibler

Quand j’ai vu que Julie Kibler sortait un roman, qu’il était disponible sur NetGalley, que la couverture était trop belle, et le résumé plus que tentant, et bien j’ai pris trois secondes de réflexion avant de le solliciter… Faiblesse, faiblesse… J’avais plutôt bien apprécié son précédent roman Les couleurs de l’espoir (cliquez ici pour lire ma chronique), et j’avais hâte de voir ce que l’autrice allait me proposer.

L’histoire

Dans la petite ville de Berachah, au Texas, il est un refuge pour toutes celles dont la société ne veut plus, les filles mères, les épouses abandonnées, les prostituées, les droguées. Un abri où ces femmes brisées peuvent tenter de se reconstruire. C’est là que se rencontrent Lizzie Bates et Mattie Corder, en 1904. Entre les deux mères en perdition va se tisser un lien unique, comme un pont capable de les conduire ensemble vers un avenir meilleur.
Un siècle plus tard, Berachah se résume à quelques pierres tombales moussues. Fascinée par l’histoire de ce lieu et de ses pensionnaires, Cate Sutton, une jeune bibliothécaire, entreprend d’extraire du néant les vies de ces « égarées ». À travers les destins de Lizzie, Mattie et leurs compagnes, c’est une leçon d’espoir, de courage et de solidarité peu commune que l’Histoire s’apprête à offrir à Cate. Et dont les résonances inattendues pourraient éclairer son propre passé…

Mon avis

Je ressors de cette lecture avec un avis en demi-teinte… J’ai beaucoup apprécié l’histoire et les héroïnes de ce récit (en même temps avec une histoire pareille, comment ne pas adhérer ?!), mais je reste sur ma faim concernant la plume de l’autrice et le rythme du roman, assez inégal.

Je me suis fortement ennuyée durant la première partie du roman. Sachant que celui-ci fait plus de 500 pages au format papier, cela vous donne un aperçu de la désagréable sensation de lecture qui m’a suivie pendant plusieurs jours… Ajoutez à cela une plume assez froide, et peu détaillée sur les actions mystérieuses qui ont mené les héroïnes à leur « déchéance », et qui ne sont révélées qu’en seconde partie de roman, et bien j’étais totalement perplexe face à ce livre. Je trouve par ailleurs que l’autrice a beaucoup de mal à « décrire » les émotions de ses personnages; j’avais d’ailleurs ressenti la même chose dans Les couleurs de l’espoir. Je déplore un peu que seules les actes qu’ont subis les héroïnes les amènent à ressentir telle chose, sans qu’aucune profondeur ne soit amenée à leur personnalité ou leurs traits de caractère. Je trouve que l’autrice en fait beaucoup, et fait vivre le pire à ses héroïnes pour les amener là où elle veut les emmener, et c’est ce pire qui donne les émotions au lecteur. Ce mécanisme du « toujours pire » me dérange un peu…

Et puis la seconde partie est arrivée, qui m’a réconciliée avec ce roman… Elle est bien plus étayée, plus vive, plus active, à l’image des héroïnes qui retrouvent goût à la vie. Et j’ai apprécié les choix de Julie Kibler quant au traitement des thèmes de ce roman. Peut-on parler de féminisme à travers ce roman ? Difficile à dire… Mais je dirais que oui, à travers le prisme religieux surtout. Si vous êtes hermétique à toute forme de religion dans les romans, passez votre chemin, car la pratique religieuse est le thème de ce roman de la première à la dernière page. J’avais très peur de ce que ça allait donner, mais en conclusion l’autrice a un discours plutôt noble à cet égard.

En refermant ce roman, j’ai réalisé qu’il me serait difficile d’oublier les héroïnes de ce livre, Cate, Lizzie et Mattie. Particulièrement Mattie, qui pour moi a le destin qui m’a le plus marquant. J’ai eu du mal à adhérer, tant à la plume qu’au thème religieux et au rythme parfois lent, mais j’en suis ressortie émue, et assez épatée par le travail de l’autrice. Après, tenterai-je un prochain roman de Julie Kibler ? Rien n’est moins sûr…

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