Louves de France, de Catherine Hermary-Vieille

Passer à la médiathèque chercher une réservation, dévier dans le rayon des romans historiques, tomber sur un roman de Catherine Hermary-Vieille, et devoir l’emprunter parce que bon, c’est Catherine : voilà ma dernière mésaventure médiathécaire en date !

L’histoire

Trois femmes au cœur du XVème siècle qui ont, dans l’ombre, façonné le destin de la France. Toutes sont reliées à Charles VII, personnage central de ce temps si violent. L’une est sa mère, Isabeau de Bavière, acculée par les circonstances à signer en 1420 le traité de Troyes, dépouillant de son héritage le roi de France au profit du roi d’Angleterre. La deuxième, Yolande d’Aragon, duchesse d’Anjou et comtesse de Provence, sa belle-mère, s’y oppose de toute son énergie, décidée à se battre pour qu’il retrouve sa couronne. C’est elle qui introduit auprès de Charles la troisième femme : une bergère prénommée Jeanne, extraordinaire meneuse d’hommes sans qui Charles VII n’aurait jamais pu être sacré à Reims.
Inséparables les unes des autres, ces trois héroïnes sont en bien comme en mal les figures de proue de ce navire prêt à sombrer qu’est alors devenu le royaume de France.

Mon avis

Un roman parlant d’Isabeau de Bavière, Yolande d’Aragon et Jeanne d’Arc, je ne pouvais que l’apprécier ! Et même si j’ai pas mal de réserves sur ce livre, je ne peux nier avoir aimé ma lecture qui m’a appris beaucoup de choses, et a même déclenché une possible nouvelle obsession pour Yolande d’Aragon.

Premier bon point du livre : il met en avant les femmes. Quand on parle d’Histoire, on parle des Rois. Ici, ceux-ci font partie du décor, et sont même les pions des mères et épouses qui sont décrites ici. Tout le monde connait Jeanne d’Arc, quelques uns connaissent Isabeau de Bavière via son mariage avec Charles VI et sa légende noire, mais c’est la première fois que j’entendais parler de Yolande d’Aragon. Et quelle découverte ! Une femme stratège, qui a largement contribué à mettre fin à la Guerre de Cent ans, ce n’est tout de même pas rien ! Catherine Hermary-Vieille nous rappelle que les femmes ont compté dans l’Histoire, en s’alliant ou en s’affrontant indirectement et plus insidieusement que les hommes.

Le seul regret que je ressens vis-à-vis du livre concerne la narration. J’ai trouvé le roman très factuel, voire trop factuel. Il faut réussir à suivre le récit, entre tous les personnages et toutes les alliances, et l’autrice réussit bien à simplifier la situation politique complexe de l’époque. Mais j’ai trouvé que les émotions des personnages étaient trop peu présentes; j’ai admiré certains personnages, mais ne me suis pas attachée à eux.

Le fait que le roman soit très factuel, malgré les nombreux rebondissements qu’il contient, rend le rythme de lecture assez plat. Ce roman n’est pas un roman d’une intensité folle, et j’ai trouvé cela dommage qu’il ne le soit pas malgré ce qu’il raconte; mais cela relève de la fonction d’historienne de Catherine Hermary-Vieille, qui ne s’éloigne pas des faits pour supposer des émotions.

Louves de France est un roman riche, qui demande une lecture attentive côté historique; il ne se lit pas comme un roman, mais comme un essai historiques aux accents romanesques. Il a su contenter ma curiosité historique, mais il m’a manqué le côté romanesque que j’apprécie tant dans ce genre de lecture parfois exigeante.

8 réflexions sur “Louves de France, de Catherine Hermary-Vieille

  1. Tu m’intrigues car ce n’est pas du tout le souvenir que j’ai de l’autrice sur d’autres périodes. Après on a peut-être des attentes différentes. Par exemple, j’ai récemment été déçue par Mireille Calmel qui justement était trop romanesque dans Lady Pirate et ne me donnait pas assez de grain à moudre niveau grande Histoire 😅
    Bref à voir ^^

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