La malédiction du roi, de Philippa Gregory

Ma copine Alix et moi sommes relativement constantes dans notre découverte des biographies romancées des femmes Plantagenêt et Tudor de Philippa Gregory, oui oui ! Cette fois, c’est Margaret Pole qui est passée entre nos mains, à travers La malédiction du roi !

L’histoire

Angleterre, 1499. Margaret Pole, fille de Georges, duc de Clarence, et d’Isabelle Neville, devient après l’assassinat de son frère Edouard Plantagenêt, sur ordre du roi Henri VII, la seule survivante de la dynastie des Plantagenêt. Marié à Sir Pole, cousin du roi, elle sera veuve en 1505, avec cinq enfants. Destituée de ses terres et de ses titres, elle tombe dans la pauvreté. Sa vie change avec l’arrivée de la princesse espagnole Catherine d’Aragon et son mariage avec Henri VIII. Margaret est alors restaurée : elle obtient de titre de comtesse de Salisbury, devient première dame de compagnie de la reine et gouvernante de la princesse Marie. Mais il s’avère que le roi n’a pas de fils et donc pas d’héritier. On parlera alors de la « malédiction du roi », qui aurait été jetée par Elisabeth Woodville et sa fille La Princesse Blanche contre les Tudors. Malédiction ou pas, cette question provoquera la rupture d’Henri VIII avec l’Église de Rome, celui-ci souhaitant divorcer de Catherine et épouser Anne Boleyn. Notre héroine Margaret devra choisir entre son allégeance au roi et sa loyauté envers la reine et la princesse. Du fait de ses liens avec la famille royale, elle se retrouvera avec ses fils au centre des intrigues, au point que sa liberté et sa vie seront menacées…

Mon avis

Philippa, Philippa, Philippa forever ! Aucun roman de cette autrice ne m’a jusqu’ici déçue, et ce n’est sûrement pas La malédiction du roi qui fera exception à la règle. Je pense d’ailleurs que c’est, jusqu’ici, le meilleur roman de l’autrice que j’ai lu !

Philippa Gregory possède cette capacité rare de s’imprégner de ses personnages et de nous plonger dans leur regard pour nous raconter leur vie. C’est cela qui me permet de m’impliquer intensément dans ses romans, et de ne pas rester insensible aux héroïnes. Et que dire du destin de Margaret Pole, sinon qu’il est le plus injustement oublié de la dynastie Plantagenêt ? On sait que les femmes sont les grandes oubliées de l’Histoire, et même si c’est à une courte échelle, je suis ravie que Philippa Gregory lui ait permis de retrouver sa grandeur.

Je ne me suis pas ennuyée une seule seconde dans ce roman, tellement le destin de Margaret Pole est passionnant. Elle figure parmi les dernières victimes de la Guerre des Deux Roses, mais ce qui est passionnant, c’est de savoir pourquoi et comment. Et quelle vie, mais quelle vie ! Entre les différents souverains qu’elle a servis, son héritage, ses enfants, ses fonctions, tout est passionnant et bouleversant ! A chaque chapitre, j’ai été surprise par les retournements de situation, d’opinions, de réputations, et j’ai appris énormément de choses sur cette femme méconnue. Le roman est extrêmement bien documenté, et l’autrice réussit à nous impliquer personnellement et historiquement dans le récit, le rendant à la fois riche en informations et en émotions.

L’avantage de lire les romans de cette autrice à la suite, c’est que cela permet de confronter les points de vue des héroïnes : celle qui passe pour la méchante dans le roman x passe pour une victime dans le roman y. Vivre la guerre des deux roses et le début du règne Tudor à travers les yeux de Margaret était passionnant, et très émouvant tant elle a été malmenée. J’ai adoré ce personnage, son abnégation et sa fierté.

Amateur ou non de romans historiques, je vous conseille plus que chaudement de découvrir les biographies romancées de Philippa Gregory, riche en informations et en émotions, et qui nous font vivre l’Histoire du point de vue des femmes.

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